PHOENIX
Suzan

Quelques trente ans après ce qu’il a vécu sur l’île, Kameron est à nouveau sujet à des crises de plus en plus fréquentes qui le font physiquement disparaître et réapparaître dans une lueur verdâtre. Mais cette fois-ci, compte tenu des profondes séquelles, il est hospitalisé.

De son côté Jon est de retour à Los Angeles après un périple parisien tumultueux. Mais à peine a-t-il consulté son ami médecin Bobby, qu’il se voit à nouveau pris pour cible par des êtres cauchemardesques d’une autre dimension.

Par ailleurs, au centre psychiatrique de San Francisco, le patient Fincher se voit l’objet de toutes les attentions de la part de Suzan Ventler à la suite de sa crise de démence dont il a été dernièrement la victime et qui causé de nombreux dégâts. Qui plus est, quand ce dernier disparaît bizarrement de l’asile, la jeune femme se met en quête d’éléments qui pourraient lui permettre de mieux cerner la personnalité de cet étrange petit individu.

Tout semble lié à une expérience réalisée il y a trois décades ! Laquelle et pourquoi aujourd’hui, un tel cauchemar ?

Par phibes, le 1 juin 2011

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Notre avis sur PHOENIX #2 – Suzan

Jean-Charles Gaudin nous avait très agréablement surpris pour ne pas dire saisi, avec le premier épisode de ce thriller pour le moins fantastique. En effet, au regard de l’intrigue pesante qu’il mettait en place, liée à une expérience trentenaire mystérieuse, il nous plongeait adroitement dans un profond questionnement. En ce mois de juin, nous le retrouvons donc enfin pour la suite des péripéties.

Ce deuxième épisode se veut, pour notre plus grand plaisir, de la même trempe que le précédent. Bien qu’il ne donne pas pour l’instant les raisons exactes de ce chambardement hallucinant, de ces sauts aléatoires dans des dimensions ténébreuses où sévissent des zombies massacreurs, le scénariste modèle son scénario de façon à conserver une oppression perpétuelle via l’évocation des mésaventures de certains protagonistes tels que Jon et Fincher, le mystérieux meurtrier à la seringue auxquels se rajoute ici Kameron. Aussi, l’incompréhensibilité des faits, qui plus est très surprenants, à la limite de l’horreur, nous assure un récit captivant, intense, dans lequel les effets, les scènes chocs, inattendues, qui sont égrainés fantastiquement, ont un intérêt des plus flagrants.

Comme son sous-titre l’indique, cet opus est dédié à Suzan, la jeune missionnée du centre psychiatrique de San Francisco. Ainsi, Jon cède un tant soit peu sa place de personnage principal (du premier tome) au profit de cette dernière et de Fincher, l’énigmatique pensionnaire de l’asile. Par leur biais, c’est l’analyse de la personnalité troublée du chétif papi, présente et surtout passée, qui nous est dévoilée. Mais là aussi, tout n’est pas dit (il est fort le Jean-Charles !) si bien que le lecteur restera sur sa faim… et même subira au final une nouvelle relance scénaristique.

Depuis Le Feul, l’évolution du trait de Frédéric Peynet est vraiment convaincante. Sa quête de réalisme atteint aujourd’hui des proportions exceptionnelles quasi-photographiques. Les décors (urbains) sont là pour le prouver, qu’il réalise dans une justesse et dans une soif de détails formidablement positives. Il va de soi que ses personnages ont aussi un charisme qu’il est loin de dénigrer, tant leurs expressions et leurs attitudes sont explicites. Pareillement, ce dessinateur averti sait verser dans des univers irréels, glauques, angoissants, mortifères, il le fait remarquablement, là aussi dans des évocations bien maîtrisées.

Un deuxième opus extrême réalisé par un duo d’auteurs avertis, qui conserve toute l’intensité du premier épisode mais qui ne dévoile pas encore les dessous horrifiques de la mystérieuse expérimentation. Frissons garantis !

Par Phibes, le 2 juillet 2011

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