La peur du rouge

Mars 1981, Fred Neidhardt est un élève de 3°7 en voyage scolaire vers la RDA. Fred Neidhardt a pris allemand en première langue et il aime les vieux livres et se masturber. Comme tous les copains de sa classe, Fred Neidhardt est puceau mais ils comptent bien y remédier à l’occasion de cette excursion chez les rouges…

Par melville, le 10 octobre 2010

Notre avis sur La peur du rouge

Le héros de La peur du rouge n’est autre que l’auteur lui-même, Fred Neidhardt, qui nous compte avec cet album son voyage scolaire en RDA alors qu’il était âgé de 13-14 ans. Et au final, La peur du rouge est plus un récit autobiographique romancé sur la vie d’un jeune adolescent prépubère, qu’un livre au propos politique comme son titre pourrait le laisser penser…

L’histoire commence plutôt bien, le ton y est assez léger mais il apporte une certaine fraîcheur, on prend plaisir à se souvenir du temps où on était nous même en classe de 3°… On sourit devant les absurdités du régime totalitaire et bancal d’une RDA en déclin… Mais très vite le récit se noie dans une vulgarité graveleuse, et ce qui faisait tout le charme des débuts laisse place à une lourdeur grasse et repoussante. On ne sait plus si l’auteur se confie ou invente, et face à certaines scènes glauques et sordides (surtout quand on repense qu’il s’agit de gamins en dernière année de collège dont il est question) cela dérange et instaure une atmosphère malsaine dont on peine à saisir l’intérêt. Le récit perd sa crédibilité et n’emporte pas le lecteur. Dommage.

Côté dessin, j’ai vraiment apprécié la mise en scène de Fred Neidhardt, libre et dynamique, elle participe pour beaucoup au charme de l’album jusqu’à ce que les dérives du scénario reprennent le dessus. Le choix d’un dessin au trait entre animalier et semi-réaliste s’inscrit dans cette démarche à double tranchant d’une volonté de « fausse légèreté ». L’ensemble graphique est plutôt cohérent.

Avec La peur du rouge, Fred Neidhardt a voulu mêler des questionnements d’adolescents et une réflexion plus profonde sur ce qu’est être « socialiste ». Dommage que le résultat, trop maladroit, ne soit pas à la hauteur des son ambition. Toute fois Fred Neidhardt est un auteur à suivre de prêt en espérant que pour son prochain album il trouve un meilleur équilibre.

Par melville, le 10 octobre 2010

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