Peu de gens savent

169 révélations fondamentales sont réunies dans ce superbe album de plus de 300 pages, où Larcenet, au mieux de son humour tranquille, introduit une bonne dose d’irrationnel dans le quotidien.
Une somme d’articles de connaissances inattendues sur notre civilisation et ses acteurs, connus ou méconnus mais rédigés avec talent par un Larcenet pratiquant toujours l’humour avec cet esprit légèrement décalé et en magicien du verbe qui manie l’esprit et qui mêle fantaisie et intelligence avec maestria.

Par olivier, le 22 avril 2010

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Notre avis sur Peu de gens savent

Avec cette encyclopédie de l’absurde et du bizarre récréatif, Manu Larcenet nous livre des réflexions sur plus de 300 pages… tiens, presque une par jour.
Il est bien entendu impossible de résumer cet album mais je vais quant même vous dévoiler quelques sujets qui ont inspiré Manu Larcenet : Madonna, la mandragore, Philippe Starck, le costume Bigouden, les vikings et autres personnages célèbres parce que … connus de Manu.
Manipulant un humour loufoque et absurde, à la manière d’avez-vous déjà vu?, Manu Larcenet est un alchimiste du verbe comme on en trouve peu dans le monde de la bande dessinée.
Des phrases à la Pierre Dac, mais surtout proche de la pensée de ce magnifique philosophe et funambule de la langue française qu’était Pierre Desproges avec son humour décalé et irrévérencieux.
C’est magique, le sourire est présent à chaque page et le dessin arrive comme une respiration entre deux plongées en apnée dans un univers aussi logique qu’extravagant.
Magique, je l’ai déjà dit, je sais, c’est un ouvrage attachant qui ne se prend pas au sérieux mais fait beaucoup de bien. Contrairement à la déréglementation actuelle sur les médicaments, cet album devrait être remboursé par la sécu. Je n’irai pas jusqu’à le déclarer d’intérêt national, Larcenet n’a certainement pas cette prétention, mais ses réflexions, aussi extravagantes soient-elles, sonnent plus juste que certains discours politiques.
C’est dans le décalage entre le sérieux déclaré : Savez vous que…, et l’extravagance de la déclaration que Larcenet fait surgir cette malice qui relâche notre tension et qui l’a certainement fait beaucoup sourire lors de l’écriture. Espièglerie que nous partageons avec un immense bonheur, comme autant d’amuses gueules qu’il nous sert avec une légèreté sentencieuse.
Au début fut le dessin, des croquis qui fusent sans raison et finissent par noircir des pages de carnets. En second fut le verbe, l’écriture qui vient justifier le dessin.
L’écriture explicite le dessin, lui donne son sens et sa justification. Ce n’est pas l’image qui prime, mais le texte.
Les dessins sont d’ailleurs plus proches de Blast que du Combat ordinaire, un élément en peine page, généreux et interrogatif.
Beau livre, non pas au sens où on l’entend généralement, avec de superbes illustrations de guerriers virils, de nains ou de splendides créatures dont les égos explosent le haut de leurs armures minimalistes. Non, nous sommes loin de tout cela, certes, l’édition est soignée, belle impression sur papier de qualité et dos toilé, mais la beauté est dans la magie des mots.
Un humour dont je suis preneur à 900%, un véritable anti dépresseur. Seule recommandation en ce qui concerne d’éventuels effets indésirables : si vous commencez à le lire le soir avant de dormir, vous risquez de ne pas pouvoir vous en détacher.
Allez hop encore une petite page!

Par Olivier, le 22 avril 2010

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