PETITS BONHEURS
Tome 1

En ce temps de guerre qui grève le territoire français, la Commune de Penne d’Agenais s’est calée sur le rythme des bourgades qui subissent l’occupation allemande. Alors que les maquisards ont raté leur dernière mission de détournement d’un lot de marchandises et que nombre de trains à bestiaux transportant des personnes pour le nord du pays passent non loin du village, Rémi et son pote Eric profitent du moment présent, du haut de leurs jeunes années, tout en gardant un œil sur ce qui se passe autour d’eux. Pareillement, Rémy se plaît, à courir la campagne pour profiter de sa générosité ambiante avec la sémillante Mathilde, et à partager ses impressions sur l’actualité qui les concerne. Jusqu’au jour où ces derniers tombent inopinément sur une cache d’armes et d’explosifs. Subodorant la menace que représente pour eux cette découverte, ils décident de tout déménager dans un autre lieu tenu secret. Mais, même si leur geste est, en soi, compréhensible, est-il sûr qu’ils ont réellement pris la bonne résolution ?

 

Par phibes, le 27 juin 2010

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Notre avis sur PETITS BONHEURS #1 – Tome 1

Après avoir participé au livre neuvième des Contes du Korrigan chez Soleil et finalisé sa série futuriste Armandis chez Paquet, H. Tonton fait son entrée chez Vents d’Ouest en proposant une nouvelle saga en deux tomes qui fleure bon, outre un premier de couverture intrigant (deux enfants innocents avec des armes), le récit campagnard tout en sensibilité et plein de jeunesse.

Mettant au premier plan, les activités bucoliques du jeune Rémi qu’il partage avec Mathilde et Rémi, H. Tonton se fait fort de traiter une période de l’histoire de France plutôt sombre sous une forme un peu plus légère que l’évocation de faits armés. Prenant la liberté de faire réagir ses protagonistes en culottes courtes d’une manière rapportée et spontanée et n’éludant surtout pas les ambiances douloureuses de l’occupation, l’auteur nous entraîne dans une histoire sensible et lourde de conséquences.

Le climat guerrier très localisé (à l’échelle d’une bourgade du Lot-et-Garonne) est suffisamment explicite (soit en images, soit en paroles) et témoigne d’une recherche particulière pour retracer la vie à la campagne sous l’occupation allemande. A cet égard, les interventions sont nombreuses et reflètent délicieusement les différentes sensibilités face à l’oppresseur (collaboration, résistance…). Aussi, dans ce microcosme campagnard où le danger semble rester sournoisement dans l’ombre, on se prend au jeu de chaque intervenant et plus spécialement celui des enfants qui, en toute insouciance, induisent un certain remue-ménage local.

Le travail graphique tout en couleur directe est superbement réalisé et convient à la tonalité des aventures de Rémy et Mathilde. Le territoire de Penne d’Agenais inspire H. Tonton qui le dépeint dans une sorte de naturalité captivante. A certains moments, on en viendrait à comparer le trait coloré de ce dernier à celui de Jean-Pierre Gibrat qui met en évidence une galerie de portraits sensibles et attachants. Aussi, la douceur de son trait vient quelque peu estomper la dureté de ce qui se trame en arrière-plan et qui, lorsque celle-ci pointe, fait effet d’électro-choc.

Un début d’aventures aux ambiances juvéniles très attachant, grevées par un drame sous-jacent, et très prometteur qui fleure bon le terroir et qui vient sans ambiguïté possible prendre une place prépondérante aux côtés des autres écrits sur le même sujet.

 

 

Par Phibes, le 27 juin 2010

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