PETITE REINE (LA)
La petite reine (édition 2020)

Dans une ville du nord de la France, Aude et Diane sont sœurs et vivent avec leur père Marcel Clément. Ils ont tous trois la particularité d’être très proches des abeilles. Si Marcel occupe le poste de Maire, Aude passe son temps à entretenir le rucher familial et Diane poursuit ses études, non sans mal au demeurant surtout pour les maths. Cette dernière est liée à François Labranche qui lui donne quelques cours de rattrapage. Ce dernier voyant d’un mauvais œil l’influence d’Aude sur sa sœur est venu, certes passablement éméché, le lui exprimer de vive voix à leur maison. Malheureusement, le jeune homme est assailli par un gros essaim d’abeilles agressives qui finissent par le tuer. Quelques temps plus tard, à l’issue du concert de Goffin, un enfant du pays, Diane est prise à partie par un garçon entreprenant. Des abeilles viennent alors se jeter sur lui et le blessent grièvement. La famille Clément est de suite visée et leur rucher détruit. Aussi, les élections municipales étant proches et l’ambitieux Raymackers percevant l’instabilité dans laquelle se trouve le Maire sortant, l’industriel décide de se présenter contre lui. Autant dire que cette annonce va désappointer Marcel qui va essayer de déceler une faille chez son nouvel adversaire. Peu après, alors que les abeilles semblent être revenues, lors d’un déplacement avec son oncle, Alexandre Raymackers, est tué par un essaim. La population désigne Marcel comme responsable.

Par phibes, le 13 décembre 2020

Notre avis sur PETITE REINE (LA) # – La petite reine (édition 2020)

Parue initialement en 1992 chez l’éditeur Casterman, et republiée douze ans plus tard dans une version colorisée, La petite reine voit l’occasion de refaire peau neuve à la faveur d’une nouvelle édition luxueuse sous le couvert cette fois-ci de la maison Dupuis.

Destinée essentiellement aux lecteurs qui n’auraient pas eu le privilège de lire les précédentes publications, cette initiative éditoriale nous permet de découvrir une très belle histoire en noir et blanc certes dramatique qui a la spécificité de tendre vers le thriller. Force est de constater que Jean-Claude Servais, véritable amateur de Dame Nature, trouve le moyen de nous surprendre très agréablement via un récit à suspense.

Malgré un départ un tantinet étrange instillé surtout par le relationnel des deux sœurs, l’on concèdera que sous le couvert de la thématique des abeilles, la tournure des évènements décrits attisent habilement une bonne tension ambiante. Plusieurs décès survenus à la suite de l’agression énigmatique de ces hyménoptères, la lutte entre deux candidats au poste de Maire et une enquête policière auréolée de sentiments suffisent à installer une intrigue particulièrement captivante et fort bien gérée par l’auteur.

Côté graphique, cet album a l’avantage de remettre à l’honneur un travail réalisé certes il y a près de 28 ans mais qui reste toujours agréable à regarder. Assurément classique dans ses effets réalistes, il n’en demeure pas moins que le trait de Jean-Claude Servais, ici privé de couleur, reste des plus incisifs. Le travail est énorme et démontre la rigueur que s’impose l’artiste en toute circonstance, que ce soit dans les décors, dans la représentation de ses personnages (dont certains avec une réelle sensualité comme Diane, Aude) et même des abeilles elles-mêmes.

Une très belle histoire complète qui reste actuelle dans ses effets à laquelle les éditions Dupuis ont rendu hommage en l’intégrant dans un superbe écrin cartonné et toilé.

Par Phibes, le 13 décembre 2020

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