Petit traité de vélosophie

Quand Didier Tronchet enfourche son vélo, des ailes lui poussent dans le dos. Loin de faire le cador, l’artiste, en véritable amateur de la petite reine, en fait un cas d’or. Il sait que rien n’est acquis en tenant le guidon. Aussi, il a pris la résolution de pédaler avec respect et avec circonspection. Et c’est dans cet état d’esprit pour le moins serein qu’il en assure un plaidoyer indubitablement partisan. Car en bicyclette, c’est presque la fête dans la tête et on a l’avantage de voir la route plus verte.

Par phibes, le 18 juillet 2020

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Notre avis sur Petit traité de vélosophie

En mai 2000, chez Plon, Didier Tronchet s’était déjà penché sur le sujet et de fait sur son guidon pour évoquer dans une manière littéralement élogieuse et bien cocasse le pouvoir du deux roues sur l’utilisateur et ses effets bénéfiques. Quelques deux décades plus tard, l’auteur donne un nouveau tour de roue à sa précédente œuvre et vient remettre en l’illustrant sa thématique de prédilection sur le tapis.

Tel un sujet d’étude, ce manuel prend toute sa dimension aujourd’hui par le fait que le vélo, depuis de très nombreuses années, s’est progressivement intégré dans notre société au point d’être aujourd’hui devenu un phénomène qui favorise les déplacements urbains, en faveur d’une écologie montante et qui pourrait alléger le poids de la crise économique. Didier Tronchet l’avait bien compris précédemment et vient ici nous faire une piqure de rappel.

A la faveur de plus de cinquante sketchs, l’artiste nous offre ses pensées les plus partisanes sur la pratique du vélo essentiellement en site urbain. Là, au moyen de quelques vignettes, l’on découvre une foultitude de situations qui mettent en exergue ce que l’auteur a su vivre dans ses trajets, dans sa relation avec l’engin et qu’il souhaite avec force partager. Autant dire que l’on sera convaincu par le bon sens général, par l’humour ambiant, par l’inspiration profonde, par le côté naturel de la chose, par ses effets non polluant, par le lien qui se tisse irrémédiablement, par les quelques envolées poétiques et vélosophiques qui en découlent.

La part graphique reflète sans discussion le style Didier Tronchet. Sous le couvert d’un trait à main levée dont il a la maîtrise parfaite et qui en fait sa marque de fabrique, l’artiste trouve la juste expression pour nous sensibiliser sur l’usage du vélo. Les aplats de couleurs qui définissent chaque vignette se révèlent généreusement dans leur pluralité et donnent un excellent relief au dessin.

Un ouvrage somme toute didactique sur une pratique qui fait de plus en plus d’émules et qui se veut pleinement d’actualité. Allez, c’est bon pour les jambes mais aussi pour la tête ! Et pour la planète, également !

Par Phibes, le 18 juillet 2020

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