Le petit train de la côte bleue

Carnet de croquis, carnet de voyage… Edmond Baudoin ne nous livre pas là des pensées qu’il aurait eues en parcourant les routes d’un pays lointain mais lors d’un aller-retour en train entre Marseille et Miramas. En noir et blanc, il nous raconte ses flâneries le long de la côte bleue…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Le petit train de la côte bleue

C’est vrai, la bande dessinée nous a souvent offert de lire des carnets de routes rapportés d’horizons lointains. Mais là, plus qu’avec la volonté de nous informer sur telles ou telles coutumes de l’autre bout du monde, c’est en toute simplicité et avec sensibilité qu’Edmond Baudoin nous raconte un trajet somme toute banal, mais devenant sur le papier une rêverie partagée.

Cette ligne Marseille-Miramas, Baudoin la connaît bien. On n’assiste donc pas à une première rencontre entre lui et son parcours. Si tout avait été pour lui à découvrir, son livre aurait pu compter… des centaines de pages ! Mais là, on n’a donc droit qu’à ce qui le touche le plus, et ça se sent. Il dessine en noir et blanc ce qu’il voit, parfois en commentant la manière qu’il a de nous montrer les choses, comme cette gare de Port-de-Bouc qu’il n’aime pas trop et qu’il dit avoir moins bien dessinée que d’autres.

Ce n’est pas non plus une simple collection de dessins puisqu’en marge ou insérés apparaissent des textes relatifs à ce qu’on voit ou à ce que l’auteur pense. Et si la contrainte qu’il s’était imposée était de voir quelque chose de "la ligne" (de chemin de fer) dans chacune des pages, il glisse quand même librement d’un sujet à l’autre, d’un personnage à un bâtiment, ou d’un tag sur un mur à un paysage. C’est ce qui fait aussi le rythme de la lecture, si l’on peut parler de rythme. Tantôt un panorama lui rappelle des souvenirs qu’il nous confie, tantôt la dureté de propos entendus dans la bouche d’autres voyageurs nous est relatée. Il n’a donc pas gardé non plus que le meilleur de ce qu’il a vécu, et certaines parenthèses nous rappellent que même s’il devient de plus en plus difficile de rêver dans notre monde blessé par l’Homme, c’est toujours permis.

Le petit train de la côte bleue est imprimé à l’italienne, au "format paysage". Ca ne s’invente pas ! Votre ticket vous attend en première page. Prenez-le et montez dans le train. Avec Edmond Baudoin.
 

Par Sylvestre, le 1 mai 2007

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