Le petit chaperon rouge et ce qu'il advint dans le ventre du loup

Il était une fois une petite fille que l’on surnommait le Chaperon Rouge et qui souhaitait rendre visite à sa mère-grand, clouée au lit par une mauvaise maladie. Dotée d’une galette et d’un petit pot de beurre que sa mère avait préparé, la petite fille s’en alla par les bois à destination du domicile de son aïeule. En chemin, elle rencontre le loup qui lui propose de l’orienter dans son périple. Mais le loup est mesquin et attire le petit chaperon rouge dans un piège. Y tombera-t-elle dedans ? Et si tel est le cas, saura-t-elle en ressortir ?

 

Par phibes, le 31 janvier 2011

Notre avis sur Le petit chaperon rouge et ce qu’il advint dans le ventre du loup

Grâce à la volonté éditoriale de sa sémillante directrice, Audrey Alwett, la collection Blackberry se fait fort de remettre en avant des contes que tout un chacun, dans sa prime jeunesse, n’a pu échapper à leurs enthousiasmantes lectures.

En ce mois de décembre, c’est le conte on ne peut plus illustre du Petit Chaperon Rouge, dans la version intégrale, sans censure pour les plus jeunes lecteurs, écrite par Charles Perrault, que la jeune scénariste met à l’honneur, dans une forme originale, très aérée et bilingue (français et japonais). La présentation est sympathique et verse dans une évocation naïvement illustrée.

Si cette initiative démarre d’une façon plutôt classique, elle vient à l’issue du conte trouver une suite totalement inédite, imaginée pour la circonstance par Audrey Alwett et intitulée Ce qu’il advint dans le ventre du loup. Nous faisant pénétrer un univers intra anatomique délirant, cette dernière mène son personnage dans des circonvolutions à la Lewis Carroll, à la rencontre de personnages dévorés par le loup et accommodés à leur situation intra intestinale, pour un final beaucoup plus heureux.

Avec subtilité, la jeune auteure s’amuse à faire quelques clins d’œil sympathiques à d’autres contes ou fables où le loup est présent, tels La chèvre de Monsieur Seguin, Les trois petits cochons… L’atmosphère onirique qu’elle campe à l’intérieur des boyaux découvre une certaine dérision et également de la poésie complétée par une émotivité juvénile charmeuse, contrastant ainsi avec la noirceur du conte de Perrault.

Les illustrations de François Amoretti sont d’une grande finesse et confortent, de par leur aspect semi réaliste, le côté juvénile des deux contes. L’encrage est délicat et ressort adroitement lorsqu’il est accompagné de quelques aplats de rouge. Par ailleurs, il s’échappe de tout cadrage conventionnel et octroie à son ensemble pictural une sensibilité attachante.

Un conte ultra connu suivi d’une suite originale superbement illustré qui trouve évidemment sa place au sein de la collection Blackberry de chez Soleil et que les amatrices de celle-ci et les tout petits prendront plaisir à parcourir.

 

Par Phibes, le 31 janvier 2011

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