PETER PAN
Crochet

Ivre de vengeance après ce que Peter lui a fait, le Capitaine cherche un moyen de le retrouver. Avec l’échec de sa précédente mission, il ne connaît toujours pas la cache de Peter et ses compagnons. Mouche lui propose de ratisser l’île et d’en dresser une carte afin de pouvoir se repérer.
De son côté, Peter a ramené au Pays Imaginaire ses camarades orphelins de Londres. Sûr que ça leur plaît d’être ici ! Des pirates, des indiens, des fées : c’est l’aventure !

Par PATATRAK, le 1 janvier 2001

Notre avis sur PETER PAN #5 – Crochet

Ce tome laisse une étrange impression.

Il ne s’agit en aucun cas de déception, car Loisel nous offre là encore une large étendue de son talent. Tant pour le scénario que pour les dessins, la qualité est là.
Je vais essayer de vous décrire mon sentiment.

D’abord, on sent que l’aventure se termine bientôt : il s’agit de l’avant-dernier tome. Il n’est jamais très réjouissant de savoir que la belle histoire qu’on a vécue avec de si joyeux compagnons va prendre fin.
Ensuite, le récit , s’il est toujours aussi inspiré, est plus calme, plus introspectif pour ainsi dire. Il est moins « actif », plus centré sur le personnage de Crochet, sa… euh… relation avec le croco, sa personnalité et surtout la petite surprise de la fin. Crochet et Peter se livrent un combat plus psychologique que physique.

Enfin, Peter lui-même est sans doute la raison majeure de mon trouble.
Il commence à faire partie intégrante du Pays Imaginaire : comme ses habitants, il perd la notion du temps, ne se souvient plus de certains événements ou personnes (comme Pattes-de-Chèvre, hihihi).
C’est un effet très étrange, car d’un côté, comme le fait remarquer Pholus, c’est merveilleux d’oublier qui était Pan mais de savoir au fond de son cœur que c’était un ami et que ça leur fait bon au cœur quand ils pensent à lui.
Mais personnellement, cela m’a mis mal à l’aise : le souvenir est l’essence même d’une vie, à condition qu’on n’y vive pas perpétuellement. Il permet de garder une petite place chez soi pour ceux qui ont croisé notre route plus ou moins longtemps, d’apprendre à nos propres enfants, leur transmettre un savoir, de l’Amour… J’ai trouvé cela assez triste que Peter ne se souvienne que vaguement de Pan ou de sa mère (même si elle était méchante).
D’une autre part, c’est le côté merveilleux d’un gosse : sa capacité à oublier tout ce qui est négatif dans sa vie; ses rêves, c’est sa force motrice.

Serais-je devenu adulte pour ne pas avoir été plus sensible aux propos de Peter ? Pouah ! comme dirait le Peter Pan de Disney ;o) Je ne pense pas que Loisel pensait être aussi philosophe en bouclant ce 5e tome de Peter Pan, mais je trouve qu’il a le mérite de poser cette réflexion sur l’enfance et l’adultisme.

Vous voyez donc que mon sentiment est partagé… sur cette question ! Parce que ce tome reste un très bon cru, d’un récit dont on attend la conclusion avec impatience !

Par PATATRAK, le 16 juillet 2003

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