PERICO
Tome 1/2

Nous nous retrouvons à Cuba en 1958, la révolution castriste n’a pas encore eu lieu, mais pointe déjà le bout du nez pour contester d’une part la présidence de Batista, mais surtout pour dénoncer la corruption sans limite de ce gouvernement avec notamment le chef de la pègre Santo Trafficante…
Une nuit, un des convoyeurs de l’argent sale de Trafficante se fait tuer. La mallette qu’il transportait disparait pour se retrouver plus tard entre les mains du jeune Joaquim. Ce dernier qui a indirectement participé à l’assassinat voit sa vie menacée, il décide de fuir vers les États Unis, emportant avec lui la belle Livia. Sur ses traces, les tueurs de Trafficante accumulent les corps afin de retrouver l’argent et le couple…

Par fredgri, le 11 février 2014

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Notre avis sur PERICO #1 – Tome 1/2

Dargaud lance avec cet album une nouvelle collection "Ligne Noire" !
Tout les albums qui seront proposés par ce label seront dessinés par Philippe Berthet lui même, un hommage aux récits noirs, avec la patine très claire et propre de l’artiste.

Ce premier volume proposé s’attarde donc sur un jeune homme qui voit l’opportunité de fuir son pays, de se reconstruire, même si cette décision l’amène à être poursuivi par des tueurs implacables et cruels. Le scénario de Régis Hautière est très efficace. Il prend le temps d’installer le cadre, de présenter les enjeux et progressivement fait basculer dans la deuxième partie le récit dans une course poursuite meurtrière captivante.
Évidemment, les deux auteurs se contentent de rendre hommage à un genre plutôt que de miser sur l’originalité, mais qu’importe, car cela fonctionne incroyablement bien. On retrouve un Berthet au sommet de son art, qui impose un rythme plutôt lent dans sa mise en scène, jouant sur les masses de noir, sur les cadrages très savamment réglés, le tout accompagné par les somptueuses couleurs de Dominique David qui transcendent chaque page ! C’est beau et envoutant. On retrouve le charme de ces vieux polars hollywoodiens remplis de jolies filles, de belles voitures…

Néanmoins, dès le début la tension est palpable, qu’il s’agisse de l’ambiance à Cuba, de ces hommes qui tiennent le pays entre leur mains, de cette pauvreté qui enferme le peuple, de ces femmes qu’on offre contre des services rendus…
Un homme tombe dans une embuscade, se fait tuer et tout de suite la machine se met en place. Joaquim veut aider son frère qui a rejoint les rebelles de Castro, il passe un coup de fil qui va changer sa vie. Il sait qu’il n’a pas les épaules pour affronter les hommes qui le poursuivent, mais envouté par les beaux yeux de Livia il prend la décision la plus folle et peut-être au fond la plus insouciante, la fuite et l’espoir qu’il pourra se construire une meilleure vie…
Le récit se déroule donc inexorablement, presque trop logiquement, sans surprise. Ce premier album suit un schéma très classique, sans grande surprise. Malgré tout, le véritable intérêt réside dans l’adroite alchimie entre le dessin et l’écriture, les auteurs connaissent bien leur métier et le charme opère très vite.
Le jeune héros échappe toutefois aux modèles habituels. Ici, pas de détective désillusionné, pas de grand costaud sure de lui, Joaquim est un jeune homme qui croit à ses rêves, qui reste encore quelque peu naïf, même s’il pressent que la situation commence à lui échapper ! Il va certainement devoir miser sur ses ressources cachées !

Le deuxième album paraissant en septembre prochain, je vous conseille de vous pencher sur ce premier opus qui nous propose une lecture vraiment prenante. Un vrai plaisir, d’autant qu’encore une fois Berthet y est très inspiré !

Par FredGri, le 11 février 2014

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