PENSION DU DOCTEUR EON (LA)
Tome 1

La jeune journaliste Gabrielle Lange est chargée de faire un reportage sur un asile particulier perdu aux fins fonds des Highlands de l’Ecosse. Avide de scoops et assistée par son acolyte Mathieu White, elle a l’intention de réaliser un article exclusif sur les secrets de cet établissement dirigé par le Docteur Eon, personnage singulier aux méthodes peu orthodoxes. Au moment où le temps lui-même semble devenu fou, Gabrielle passe l’interface d’un monde bigarré, peuplé d’anciennes personnalités atteintes d’une folie peu ordinaire.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur PENSION DU DOCTEUR EON (LA) #1 – Tome 1

L’univers dans lequel Cothias nous immerge a la particularité de refléter celle d’un monde totalement atypique. Philosophant avec une dextérité extraordinaire, il expose que la folie dont sont atteints non pas les internés mais les pensionnaires de l’établissement du Docteur Eon, est en fait une autre face de la normalité et ne peut être nullement considérée comme une déviance.

L’intarissable Patrick Cothias dont les travaux scénaristiques sur "Les sept vies de l’épervier" et "Plume aux vents" sont largement reconnus, s’en donne à cœur joie dans ce premier épisode de ce diptyque enflammé. A grands coups de tirades existentielles dignes à alimenter les cogitations freudiennes, on se noie dans des analyses qui campent une atmosphère délurée et désopilante. On se plait à suivre les pérégrinations des deux reporters Lange et White qui, au gré des rencontres toujours plus déroutantes les unes que les autres, vont de surprises en surprises face à une faune dérangée et aux apparitions très surprenante de Jiminy.

La méthode du Docteur Eon est explicitée et défend une certaine manière de traiter la folie. Bénéficiant d’une très grande liberté, les pensionnaires (au demeurant très cultivés) se sont créés leur propre microcosme. Gabrielle Lange qui se déclare prête à en découdre avec ces fameuses méthodes se révèle en fait désarmée (tout comme nous) devant ce système démentiel.

Griffo, le dessinateur entre autres de "Giacomo C.", "S.O.S bonheur" et plus récemment d’"Ellis", se surpasse, comme à son habitude, dans des graphiques reflétant à merveille l’atmosphère très décalée qui règne dans cette pension unique. Tous les protagonistes qu’il crée (et ils sont nombreux) dégagent une aura de démence qui conforte sa maîtrise parfaite des expressions. De même, certains personnages féminins (non compris Miss Hopes) amènent une sensualité particulière non négligeable et agréable au regard.

Profitez donc de cette chronique ouverte pour franchir les portes de la pension Eon et pénétrez dans une dimension où la folie joue allègremment avec la raison.

Par Phibes, le 25 mai 2008

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