Le pendule de Foucault

Six siècles se sont écoulés depuis que les humains dans une dernière folie meurtrière ont détruit toute civilisation. Le désert, les forêts et les mers ont pratiquement effacé toute trace du passage des hommes, rares sont les vestiges qui peuvent témoigner de leur passé.
La connaissance s’est évaporée, la terre est redevenue plate, de nouveaux dieux sont nés et la nouvelle humanité se soumet à une théocratie absolue. Les hommes se nomment dorénavant les fragmentaires
Face à l’autorité absolue du grand prêtre de la mèrelune, un groupe de dissidents s’active à trouver la cité du reliquaire. Un homme, Asward le sillonneur affirme s’être approché de cette cité, perdue au-delà du désert salin et gardée par des fragmentaires qui se nomment les Foucault. De son expédition, et comme preuve de ses dires, il ramène une carte céleste qui atteste de la rotondité de la terre. La jeune Kunnskap, qui a rejoint les rangs de ces quelques rebelles, va vite se retrouver arrétée et condamnée comme hérétique.

Par olivier, le 23 septembre 2012

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Notre avis sur Le pendule de Foucault

Dans le monde de la jeune Kunnskap, la nouvelle église prône la platitude terrestre, l’immobilisme et vénère la mèrelune. Les prêtres imposent à la population un dogme, une croyance, la foi en réponse à toutes les questions.
Mais, dans cette population soumise, la jeune fille se rebelle. Intelligente, curieuse, remettant en cause tous les rites et crédos de l’église, elle s’est acoquinée avec une petite bande de rebelles qui, comme elle, pense que la terre est ronde et cherche à le prouver.

Décidément Didier Convard semble très inquiet quant au devenir de l’humanité. Après Neige et Neige Fondation, il frappe une nouvelle fois avec un récit d’anticipation sur l’atomisation de l’humanité et le devenir de ses quelques survivants. Quels seront leurs choix, vers quels dieux se tourneront-ils ? Depuis le Ravage de Barjavel, nombreux sont les récits à avoir abordé ce thème, mais, avec ce scénario, qui n’a rien à voir avec le roman homonyme d’Umberto Eco, Convard et son acolyte Eric Adam choisissent l’aventure plutôt légère, pleine de clins d’œil et saupoudrée d’un humour facétieux.
Dans le schéma classique de la jeune héroïne qui se dresse face à l’absolutisme de la caste gouvernante et se lance dans une révolte où des alliés plus ou moins inattendus viendront lui prêter main forte, les deux scénaristes prouvent que l’on peut encore innover.
Ils nous ont concocté un one-shot d’aventures vraiment très sympathique tout en égratignant les obscurantistes et intégristes brutaux de tout poil et en défendant l’idée de scientifiques à l’esprit ouvert et pacifique. Parti pris un peu manichéen mais je soupçonne les deux complices d’avoir délibérément grossi le trait afin de mieux captiver un public jeunesse.

Avec un scénario plein de surprises et de péripéties où la narration se déroule sans accrocs jusqu’à la confrontation finale, les deux complices prônent la défense de la curiosité, de l’intelligence, de la connaissance et de la recherche face à l’immobilisme et à l’intégrisme superstitieux qui même en notre XXIème siècle est loin d’être éradiqué.
Mis en image avec élégance et précision par Fred Vignaux dont on avait apprécié le travail sur la série Time Twins, il affirme dans chaque planche sa maitrise du storyboard, son souci du détail et la fluidité de l’action qui s’inscrit dans chacun de ses traits.

Réalisé avec le concours du musée des Arts et Métiers, cet album est un bel exemple d’un militantisme fondu au sein d’un récit d’aventures tout public.

Par Olivier, le 23 septembre 2012

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