PEACE MAKER
Peace Maker

Sans le savoir, Tetsunosuke a mis en péril la mission du shinobi du Shisengumi en sauvant une petite fille harcelée par des chôjin. L’espion n’a pas pu aller récolter les informations attendues et des combattants du shisengumi ont dû se battre.
Contre toute attente, le vice capitaine Hijikata décide d’en assumer la responsabilité et de ne pas punir l’adolescent.
En discutant avec Okita de ce qui s’est passé, Tetsunosuke réalise qu’il s’est engagé dans un monde dont il ne connaît ni les règles, ni la cruauté. Le choc est rude : même s’il avait envie de venger ses parents, il se demande s’il sera prêt à devenir un démon, capable de tuer sans remord.

Par KOMORI, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur PEACE MAKER #2 – Peace Maker

Ce volume s’ouvre sur le retour des membres du shisengumi à leur base : les rapports faits par l’espion permettent de plonger le lecteur dans le contexte historique et politique de l’époque, le Japon féodal, en plein Bakufu.

S’il s’agit d’une histoire impliquant des samourai comme Kyô, la comparaison s’arrête là cependant (pour ce qui est du scénario en tous cas). En effet, les références historiques se veulent plus réalistes : il n’est pas fait appel à des éléments de magie noire, d’expérimentations… Si Kyô renvoie à des évènements ou des noms ayant existé, ils ne sont pas le seul moteur du récit. Dans Peace maker, le contexte politico-historique est au cœur même des développements : la lutte opposant les protecteurs de la capitale impériale aux partisans du Sonnô-joî a marqué l’histoire du Japon. A ce propos, petit rectificatif et mea culpa : dans la chronique du volume 1, j’avais repris une astérisque explicative de l’ouvrage mais, après recherches (suite à quelques incohérences dans les dates), il s’avère que le bakumatsu marque la fin de l’instabilité politique sous le shôgunat des Tokugawa et le début de l’ère Meiji (non pas la fin comme repris dans la fiche du tome 1).
Quoiqu’il en soit, les références de cette série cherchent à donner une vision du Japon de l’époque, de ses mœurs. Ainsi, des allusions sont faites à la hiérarchie du monde des samourai, à leur éthique de vie (notamment à l’égard du bushidô)… L’auteur ouvre ainsi des portes sur la culture japonaise et peut inciter à aller voir plus avant.

En ce qui concerne le caractère des différents personnages : Tetsunosuke reste le trublion de la bande et apporte candeur et humanité à cet univers. Il bouscule les codes, se questionne : il est partagé entre son désir de vengeance et son humanité, entre l’insouciance de l’enfance et les devoirs d’un guerrier. C’est une belle âme perdue au milieu de démons. L’auteur lui donne ainsi la place du possible réformateur.
Il est aussi le point d’ancrage des scènes humoristiques avec des personnages excentriques (comme l’homme qui murmurait à l’oreille des cochons), ce qui allège le propos. On peut regretter, en revanche, une utilisation un peu lourde des « super-deformed » qui ne rend pas toujours les cases très lisibles.

Le clan adverse du shisengumi est construit selon un effet miroir, un peu décevant du coup. Il y a un chef charismatique (en plus ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau, hormis une mèche rebelle), un Koshô pressé de prendre les armes pour venger ses parents assassinés, un shinobi…tout à l’identique.

Côté graphisme : le trait est agréable mais sombre. Il est sans doute alourdi par un trop grand usage des trames. D’un côté, cela contribue à asseoir une atmosphère un peu pesante mais d’un autre, cela sature parfois les cases. Cela peut donc être fatigant pour le regard.

L’attention est centrée sur les personnages, avec à plusieurs reprises une absence totale de fonds. On remarquera, à nouveau, des erreurs dans les proportions (les épaules de certains sont monumentales pour une toute petite tête).
Le découpage est surprenant à certains instants : page blanche avec seulement des bulles pour accentuer le propos ou personnage sortant d’un cadre pourtant tracé. Cela donne cependant des constructions intéressantes. Il y a aussi des effets visuels inattendus, montrant une réelle recherche graphique, comme la pleine page du shinobi sur fond de croissant de lune. Le trait donne l’impression d’avoir été terminé à l’aide d’un pinceau de calligraphie.
Petite mention spéciale pour la couverture toute en sobriété.

Une série sympathique qui se laisse lire.

Par KOMORI, le 6 mars 2007

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