PAUL
Paul a un travail d'été

Paul vient de quitter le lycée, furieux contre les méthodes du directeur qui vient de le priver d’un projet artistique qui lui tenait à coeur, tout ça en raison de ses mauvaises notes. Ecoeuré, il décide de chercher du travail. Il démarre bien un job dans une imprimerie, mais cela ne lui plaît pas du tout. C’est alors qu’un ami de la famille lui propose un travail d’été. Il cherche d’urgence quelqu’un pour remplacer un moniteur de colo qui lui a fait faux bond. Il s’agit d’aller encadrer des jeunes défavorisés dans un joli camp installé au bord d’un lac, au coeur de la forêt. Paul n’a jamais fait ça, mais il accepte, trop content de rejoindre les grands espaces loin de Québec.

Par legoffe, le 9 mai 2010

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Notre avis sur PAUL #2 – Paul a un travail d’été

Les récits quasi autobiographiques de Michel Rabagliati sont devenus un véritable phénomène d’édition au Québec. Son travail est aussi reconnu bien au delà des frontières canadiennes. Le dernier album de la série, Paul à Québec, a reçu le prix du public lors du dernier Festival d’Angoulême, c’est dire.

Le second tome de la série, lui, nous emmène sur les traces de notre adolescence. Paul est un jeune homme rêveur et artiste, qui ne brille peut être pas à l’école, mais qui a des envies et des passions. Tout bascule lorsque le directeur du lycée le prive du projet qu’il préparait de longue haleine et pour lequel, avec ses amis, il avait obtenu une bourse auprès de l’Etat. On peut effectivement déplorer les méthodes d’un chef d’établissement qui, au lieu d’exploiter intelligemment une vraie motivation d’un ado pour le faire progresser, préfère le mettre au ban du lycée.

Mais le thème du livre n’est pas là. Rabagliati nous entraîne, finalement, dans l’ambiance des colonies de vacances, dans ce camp d’été à vocation sociale. Il nous fait partager ces moments simples et joyeux qui sont la marque de la vie de groupe pour ces jeunes moniteurs et les gamins qui les accompagnent. Le grand talent de conteur de Rabagliati donne au livre toute sa dimension. Il nous raconte des aventures du quotidien, des choses parfois mineures, mais qui ont finalement marqué un épisode de l’adolescence. Ces pages sont faites de petits bonheurs, de défis en apparence surhumains, tels qu’ils sont contés (on pense notamment au stage d’escalade), et qui se révèlent être les souvenirs d’un dépassement de soi, de découverte de nouveaux horizons.

C’est aussi le souvenir des amours idéalisés qu’on oublie jamais. Bref, cela donne quelques soupirs au petit goût sucré.

Le tout est dessiné dans un style épuré mais très raffiné, en noir et blanc. C’est joli, dynamique, empli de fraîcheur ! Quant aux dialogues, ils sont assez savoureux d’autant que vous retrouverez là des expressions typiquement québécoises.

Il y a, bien sûr, une certaine nostalgie dans ces pages, mais elles sont l’esquisse de beaux souvenirs et se dessinent en remerciement vis-à-vis de tous ceux qui ont contribué à faire de ce camp d’été un moment inoubliable. Une vraie bouffée d’oxygène sur les bords d’un lac canadien pour ce livre plein d’optimisme.

Par Legoffe, le 9 mai 2010

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