Le passeur

Tout commence avec ce jeune couple, Sam et Samantha, qui est tombé sur la piste d’un passeur qui pourrait leur permettre de rejoindre une zone idyllique appelée évidemment "Paradize" ! Ils doivent tout d’abord atteindre un bourg miteux dont la population est en partie réduite à l’état végétatif. Ils réussissent à contacter le passeur, mais la somme qui leur reste n’est pas suffisante pour les deux. Sam accepte alors de laisser partir Samantha, bien décidé d’une part à rassembler l’argent nécessaire pour son propre passage, mais surtout à retrouver sa compagne, quitte à partir sur les traces de cet étrange passeur et de ses employeurs…

Par fredgri, le 18 novembre 2016

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Notre avis sur Le passeur

Ce très étrange thriller nous entraîne dans une sorte de monde post apocalyptique assez nébuleux, principalement hanté par ces silhouettes grisâtres qui cherchent plus ou moins le chemin d’un monde meilleur, sans trop d’espoir néanmoins ! (on croise même de loin Jeremiah et Kurdy, de même que Barney Jordan qui se fait prestement dessouder par Sam…)

Ainsi, le jeune couple, qui se retrouve au centre de l’album, tente de rejoindre une zone de paix et d’illusion appelée Paradize, et pour cela il doit faire appel aux services d’un passeur froid et blasé qui se contente de guider les infortunés qui le payent vers une issue qui leur est fatale !

Le scénario de Yves H. se construit donc sur cette idée assez simple, sans en rajouter beaucoup plus, si ce n’est cet homme riche, sans bras ni jambes, qui profite des uns et des autres. Mais on devine assez rapidement, derrière ce canevas, une double lecture peut-être plus profonde. Une sorte de parallèle avec la mort, l’espoir d’une vie meilleur après, qui se brise devant l’inéluctable trépas et le vide qui s’ensuit…

Le récit, tout du long, est rythmé par une profonde noirceur, une sorte de désillusion qui s’insuffle dans le moindre coin de case, qui envahit les décors, qui teinte de gris l’ensemble, malgré quelques petites fibres colorées deçi delà, comme pour éclairer les derniers soubresauts de ces vies qui se terminent !

Aucun espoir donc pour tous, les héros comme les autres. L’ambiance est poussiéreuse et nous transporte dans un univers qui s’éteint de toute part.
On a du mal à réellement entrer dans le récit au début, tant tout est accentué jusqu’à l’overdose. Puis progressivement, on se prend au jeu de cette rébellion de Sam, nous aussi on veut élucider ces mystères, on le suit, on le regarde rassembler les morceaux, se perdre aussi et tenter au moins de retrouver Samantha… C’en est presque captivant, au fur et à mesure !

Graphiquement, c’est du Hermann en couleur directe, donc c’est très sympa. J’aime beaucoup ses teintes terreuses, ces atmosphères pesantes et oppressantes, ça lui va parfaitement ! On espère juste qu’il nous entraînera, la prochaine fois vers des territoires moins désespérés !

Peut-être pas l’album qui séduira les plus sceptiques, mais en tout cas les fans seront contents, c’est déjà ça !

Par FredGri, le 18 novembre 2016

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