PASSAGERS DU VENT (NOUVELLE ÉDITION)
Le sang des cerises Livre 1

On est le 16 février 1885 et tout Paris enterre le héros de la Commune, Jules Vallès. Pendant ce temps là, une jeune bretonne de 15 ans, Klervi Stefan, débarque à Paris et manque de se faire attaquer Place de la Bastille, sauvée in extremis par une parisienne, Clara, qui décide de l’aider un peu… Elles vont ensuite se perdre de vue pendant quelques temps, avant de se retrouver et de décider de partager le même logis. Mais Clara reste mystérieuse sur son passé, à peine Klervi comprend qu’elle aurait grandit en Louisiane et finalement que son vrai nom serait Zabo Murrait…

Par fredgri, le 4 novembre 2018

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Notre avis sur PASSAGERS DU VENT (NOUVELLE ÉDITION) #8 – Le sang des cerises Livre 1

Une vingtaine d’année se seraient déroulées depuis le second cycle qui s’est terminé avec le tome 7 de la série. Nous retrouvons donc Zabo à Paris, auto-exilée qui en est même arrivée à changer de nom pour que l’on n’évoque plus son passé. Mais en la personne de cette jeune Klervi, c’est un peu la petite fille qu’elle a jadis perdue qu’elle retrouve, ce sentiment familiale qui lui manque !

Comme à son habitude, Bourgeon se sert de cette rencontre pour construire son cadre, pour aborder une chronique sociale bien plus ample et profonde. Ces deux femmes évoluent donc dans les milieux gauchistes ou l’on perpétue la pensée communarde, ou l’on vit la réalité parisienne dans la rue, au contact du "petit peuple", et non pas dans les boudoirs privés et huppés !
Il nous propose alors deux portraits de femmes indépendantes, qui ont leur lot de meurtrissures, de douleurs, mais qui s’entraident et se reconstruisent tranquillement !
Et c’est bel et bien une constante de cette série, ce rythme lent, nonchalant, ce fond qui se devine au grès des dialogues, tandis que les personnages vaquent à leur quotidien, lentement, sans même donner l’impression de nous faire vivre une aventure. De ce point de vue là, la série s’est progressivement séparée des premiers récit plus enlevés des débuts pour se concentrer sur des témoignages sociaux ou Bourgeon disserte sur la politique, sur le contexte de l’époque sans forcément lancer son récit dans une sorte de souffle captivant !
Oh, cela reste une excellente lecture, assez passionnante en plus, mais dépourvue de rythme.

C’est malgré tout un vrai plaisir de retrouver Zabo, même si elle s’est assagie avec l’age dans ce milieu résolument urbain.
Malgré tout, le Paris de cette fin de XIX ème siècle est propice à un propos engagé. Les personnages évoquent de grandes figures historiques, la guerre de 70, la pensée communiste et la dure réalité de la vie dans les rues. C’est extrêmement documenté, Bourgeon poussant même le "vice" à faire s’exprimer tout ce petit monde en français de titi parisien, bourré d’expressions bien particulières, sans oublier le breton de Klervi !

Une première partie que je vous conseille néanmoins, qui donne très envie de lire la suite !

Par FredGri, le 4 novembre 2018

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