PASSAGERS DU VENT (NOUVELLE ÉDITION)
La fille sous la dunette

Le jeune Hoel est matelot. Il découvre, un jour, que le capitaine cache deux jeunes femmes dans ses quartiers. Découverte qui le précipite dans les cales desquelles il n’est sauvé que grâce à l’intervention d’une des deux femmes, une certaine Isabeau qui s’éprend de lui, mais qui doit néanmoins continuer de cacher sa présence au reste de l’équipage. Elle lui raconte son histoire, la raison de ce secret et ses plans pour s’échapper avec lui, dès qu’ils se retrouveront vers les côtes anglaises… Cependant, un violent affrontement avec la flotte britannique vient précipiter les évènements…

Par fredgri, le 1 novembre 2018

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Notre avis sur PASSAGERS DU VENT (NOUVELLE ÉDITION) #1 – La fille sous la dunette

François Bourgeon fait partie de ces maîtres de la bande dessinée franco-belge qui ont nourrit nos lectures depuis le début des années 80, avec des séries qui sont devenues des classiques, comme "Les Compagnons du Crépuscule", "Le Cycle de Cyann" et la saga qui nous concerne ici: "Les passagers du vents" !

Avec la récente parution du huitième volume, il convient de se repencher sur l’ensemble des albums, de relire cette incroyable épopée depuis le début !
Et force m’est de reconnaître que la série n’a absolument pas pris une ride, même si je continue de la trouver extrêmement bavarde et démonstrative dans l’utilisation de l’énorme documentation que Bourgeon a du accumuler pour construire cet univers !

Dans ce premier volume, nous nous retrouvons à bord d’un navire français, à la fin du dix-huitième siècle. Nous partageons le quotidien de ces marins, leur langage et leur mode de fonctionnement ! Bourgeon ne se cantonne néanmoins pas à simplement nous faire vivre au plus près ces gestes, il nous entraîne dans les pas de la jeune et très belle Isabeau qui entreprend de s’émanciper de sa précédente vie, en essayant de se venger de ce qu’on a bien voulu lui faire vivre. C’est une héroïne très forte, qui ne se laisse pas marcher dessus, bien qu’elle évolue dans un monde d’hommes extrêmement agressifs et dominateurs. Et c’est certainement ce portrait très bien caractérisé qui fait toute la modernité de cette série, en 1980, lors de sa première sortie.
Isa évolue ainsi devant nous, en rupture complète avec ce monde machiste. On devine que cette évolution sera au cœur des autres albums.

En contre partie, Bourgeon a tendance aussi à noyer certaines cases derrière un trop grand nombre de gros pavés de texte qui n’apportent pas systématiquement grand chose à l’histoire… L’artiste aime montrer qu’il s’est documenté, qu’il a bien fait ses devoirs et parfois c’est assez rébarbatif. Mais c’est aussi contrebalancé par un dessin très précis, absolument magnifique, qui préfigure l’apothéose que seront ensuite Les Compagnons du Crépuscule…

Ce premier album donne donc très envie de vite découvrir la suite des aventures d’Isabeau et de Hoel…
Une lecture essentielle, un classique de la BD européenne !

Par FredGri, le 1 novembre 2018

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