Pas de diam's pour un cave

Pauv’ Dédé la tendresse ! Lui qui était prêt à faire le casse du siècle chez Vanclips, le voilà étendu sur le carreau avec un pruneau dans la jambe et lâché par ses poteaux du gang des bijouteries. Aussi, la maison poulardin a eu vite fait de le serrer et puisqu’il n’a rien balancé sur ses copains, l’a envoyé pour 15 piges se refaire une petite santé. 2 ans ont passé, Dédé change de gnouf et se retrouve à partager sa piaule avec le massif Gino Bartoldi, un sanguin le monsieur. Mis dans la confidence, Gino aide Dédé à se carapater et lui permet de remettre les pendules à l’heure en visitant son ancienne greluche, Martine sa petite reine comme il l’appelle, et ses anciens potes, qui, c’est vrai, ont vite fait de l’oublier. Puisque le cave se rebiffe, l’ardoise pour les visités va être salée et même carrément indigeste à moins que des imprévus lui tombent sur le pardingue.

 

Par phibes, le 30 juillet 2010

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Notre avis sur Pas de diam’s pour un cave

Les éditions Joker remettent au goût du jour les péripéties d’André Mauriceau surnommé dans le milieu des voleurs de bijoux, Dédé la tendresse, éditées en premier lieu, en 1995, par Dargaud avec deux autres aventures policières (Décharge interdite, Des cailles au résiné).

Sympathique est cette initiative qui permet de retrouver le travail enjoué et bien ciblé de Pierre Guilmard (ou Pierre Laforêt) dont les ambiances sont un gros clin d’œil à celles des comédies policières des années 50 ou 60 instillées par Lautner, Audiard, Becker… telles "Touche pas au Grisbi", "Le cave se rebiffe", "Les tontons flingueurs" (la liste est longue !). En effet, elles sont l’occasion de se replonger dans les discussions souvent pince-sans-rire, argotiques et imagées des nombreux protagonistes qui se croisent au gré de cavales, d’échanges colorés entre bandits et policiers.

Grâce à cette atmosphère pleine de truculence où la langue de bois n’a pas sa place, où les répliques sont aussi cinglantes que des coups de feu, cette aventure se révèle certes classique dans ses entournures, un peu rapide dans sa finalité. Toutefois, on passe un bon moment de lecture au gré des tergiversation du fameux Dédé et du sournois Gino, en se remémorant les tirades inoubliables d’acteurs tels Lino Ventura, Jean Gabin, Bernard Blier et tant d’autres.

Graphiquement, on retrouve aisément l’esprit de La java des Gaspards. Le trait qu’il emploie se meut dans un semi-réalisme très attrayant, plein d’humour avec des personnages et des décors très caractéristiques des années 60.

Un divertissement dans la plus pure tradition des aventures policières d’Albert Simonin et autres.

 

Par Phibes, le 30 juillet 2010

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