La part des flammes

Le 4 mai 1897 un incendie vient surprendre la foule qui s’amasse au Bazar de la Charité, un espace de vente de bienfaisance, très fréquenté par le Tout-Paris. Il y aura plus de 120 victimes. L’histoire met en scène trois femmes qui se trouvaient justement sur les lieux : Sophie, la Duchesse d’Alençon, la veuve Violaine de Raenzel et la jeune Constance d’Estingel.
Constance, qui vient de rompre avec son fiancé Lazlo, est sérieusement blessée et choquée. Sans comprendre vraiment ce qui lui arrive, ses parents décident de l’interner de manière abusive dans la clinique du Docteur Brunet qui prétend la soigner contre l’hystérie. Loin de partager cette opinion, son amie Violaine entreprend de la libérer de cette prison…

Par fredgri, le 5 mars 2022

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Notre avis sur La part des flammes

Ce 4 mai 1897, lorsque le feu entoure tous ces gens c’est le drame, les corps s’amassent, sont parfois même piétinés et parmi eux, la propre sœur de l’impératrice Sissi, la princesse Sophie d’Alençon…
Adapté du roman de Gaëlle Nohant qui propose une version quelque peu romancée du tragique évènement, cet album nous plonge à la fois dans l’avant et l’après incendie, à la rencontre de trois femmes (voir un peu plus même) au centre du récit, qui vont être séparées pendant la cohue. On a progressivement appris à les connaître, quelques détails de leur vie qui permettent ensuite de mieux comprendre les retombées de ce drame sur leur vie.
L’écriture est fluide, même si le ton est globalement assez froid, en retrait des émotions, on ne peut malgré tout s’empêcher de vibrer pour ces femmes de la "haute" plongées dans l’enfer de cet incendie extrêmement assassin.

Toutefois, le drame en lui même n’est qu’un des éléments du récit, l’intrigue est bien plus concentrée sur le parcours de ces héroïnes qui se retrouvent face à une société qui les juge, engluée dans des conventions patriarcales non propices à l’indépendance. Et c’est véritablement cet aspect du scénario qui anime tout l’album. Si Violaine et Constance doivent échapper aux flammes c’est peut-être davantage pour montrer qu’il leur faut trouver la liberté, cette étincelle d’indépendance. L’une accepte de renoncer à son fiancé sur les conseils d’une mère supérieure obtuse et l’autre tente de se refaire une réputation, malgré les cancans qui circulent à son sujet !
Ca n’est d’ailleurs pas pour rien que Sophie est de loin la moins développée au niveau de la caractérisation, du trio, elle n’est réduite qu’au rôle de rassembleuse…

Un volume servi par un dessin assez classique qui fonctionne plutôt bien. Une belle petite surprise !

Par FredGri, le 5 mars 2022

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