21 février 1916 - 18 décembre 1916

1916 – Verdun : A l’évocation de cette date et de ce haut lieu du Département de la Meuse, on ne peut que penser aux combats atroces que se sont livrés sur une partie de territoire deux pays belligérants durant la 1ère guerre mondiale et qui a occasionné un nombre effroyable de tués, disparus et mutilés. Regroupant des lettres écrites par les participants à la curie, Jean-Pierre Guéno réitère sa démarche en mémoire de ceux qui ont défendu chèrement leur pays dans des conditions souvent inhumaines en produisant un documentaire illustré par des auteurs de bandes dessinées.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur 21 février 1916 – 18 décembre 1916

Selon le concept de la précédente réalisation "Paroles de poilus", Jean-Pierre Guéno récidive son opération didactique en publiant ce nouveau recueil ayant trait à une bataille sanglante qui se déroula durant l’année 1916 dans la région de Verdun et qui fut considérée comme le "symbole d’une catastrophe humaine".

A l’image du jeu de l’oie, l’initiateur de ce bel ouvrage nous fait arpenter les différentes cases de la spirale infernale dans laquelle ont plongé les malheureux participants. Les récits choisis sont cruels, émouvants, révoltants. Ils mettent en évidence l’inutilité de ce conflit territorial qui causât la mort tragique de plus de 300 000 soldats.

Malgré cela, les actes de bravoure sont multiples à l’image du Colonel Briant. Egalement, on touche du doigt cette peur viscérale de la mort qui colle à la peau de ces hommes pataugeant dans un sol boueux et exempt de végétation. Les mots sont terribles par leur crudité et leur sens réaliste tels ceux de Jean Giono qui rappellent la détresse physique et morale de ces hères terrés dans leurs tranchées. On est affligé par l’attitude scandaleuse de la hiérarchie du lieutenant Herduin qui proclame son exécution et plus tard sa réhabilitation, signe évident d’un manque de discernement des problèmes du front.

Cet ouvrage peut être considéré comme un électrochoc. Il est sûr qu’il ne peut en aucun cas laisser dans l’indifférence. Sensibiliser le lecteur aux atrocités de la guerre est sans aucun doute le maître mot de celui-ci.

Par ailleurs, l’association de ces textes personnels à des dessins réalisés par des pointures du 9ème art donne un ensemble cohérent et très évocateur. Chaque dessinateur a su adapter à sa manière les quotidiens incertains de ces soldats de la première ligne en produisant des images fortes. Tantôt réalistes, tantôt suggestives, monochromes ou bigarrées, elles font l’unanimité pour véhiculer un message de détresse. Le désarroi se découpe sur tous les visages burinés par la fatigue en osmose avec les décors défoncés.

Cette œuvre bouleversante est à lire absolument, ne serait-ce que pour nous permettre de nous remémorer les efforts douloureux de nos aïeux.

Par Phibes, le 17 décembre 2007

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