PAROLES DE POILUS
Mon papa en guerre

A la suite de l’ordre de mobilisation générale en août 1914, nombre de pères de famille se sont engagés sur le chemin douloureux de la guerre. Délaissant femmes et enfant, ces derniers se devaient de défendre leur patrie et connaître l’enfer d’un combat impitoyable et dévastateur. Sous le couvert d’un tel péril qui frappait aveuglément et pour pallier à l’absence de leurs proches, ces poilus n’hésitaient pas à s’adresser fréquemment à leur épouse et également à leurs petits, via des lettres ou cartes postales où se découvraient des termes particulièrement attentionnés. Découvrez quelques exemples bien caractéristiques et émouvants de ces lettres rédigées par ces forçats des tranchées.

Par phibes, le 26 novembre 2012

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Notre avis sur PAROLES DE POILUS #2 – Mon papa en guerre

Après une première opération réussie avec la sortie du premier tome de Paroles de Poilus, la maison Soleil relance la démarche éditoriale liée à l’adaptation en bandes dessinées de courriers écrits par des soldats de la guerre 14-18. Pour ce faire, un nouveau collectif d’artistes du 9ème art pour le moins motivés s’est réuni pour peaufiner cette deuxième initiative.

Le résultat est une fois de plus de haute volée. L’éditeur nous propose, au travers de textes adaptés par l’écrivain Jean-Pierre Guéno, pas moins de quatorze récits originaux qui ont l’avantage de nous sensibiliser cette fois-ci non pas sur des lettres venant du front uniquement mais sur les échanges entre enfants et pères durant le conflit. Il en ressort une émotion encore plus vive, assurément suscitée par la sincérité et la justesse des mots produits par des jeunes filles ou garçons ayant tout juste une dizaine d’années, et également par le drame auquel ils vont être confrontés.

Les témoignages sont tous on ne peut plus marquants, certains émanant de personnes communes, d’autres de personnalités plus connues (Françoise Dolto, Jean Zay…). Mis en valeur à double reprise, l’une par texte, l’autre par illustrations, ils se veulent dresser en toile de fonds le climat oppressant de la guerre et de l’éloignement familial. Ces déclarations sont d’autant plus prenantes qu’elles font pénétrer le lecteur au cœur d’une relation de dernière minute, promise à un déchirement bouleversant. Grâce aux nombreux portraits et aux photos d’écrits, les protagonistes deviennent en quelque sorte des intimes et par ce biais, leurs destinées ne peuvent qu’interpeller.

Si cette initiative porte haut les paroles des poilus, elle donne aussi l’occasion à de grands dessinateurs d’apporter leur touche personnelle à cet édifice honorifique. A cet égard, on dénombrera 17 artistes qui, de leur style totalement différent, ont décidé d’adapter les regards, les aspirations, les tourments d’antan. L’évocation graphique est là aussi remarquable tant le travail d’accompagnement de chaque texte est empli d’authenticité, de générosité, de sensibilité.

Un superbe ouvrage saisissant qui se veut un appel incontournable au devoir de mémoire. A ne pas rater !

Par Phibes, le 26 novembre 2012

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