PAROLE DU MUET (LA)
La bergère et le malfrat

En 1927, le provincial Célestin Noirt est parvenu à tourner à l’insu de son employeur, le producteur Sulpice, à tourner un bout de film avec son égérie sourde et muette Constance. Heureux du résultat non partagé par le pianiste Jacques Mollard et son associé Anatole Fortevoix, Célestin a décidé d’aller plus loin dans la réalisation du film. Pour ce faire, toujours dans la discrétion, l’ancien clerc de notaire fait appel aux bonnes volontés de ses partenaires et aux connaissances de ces derniers. Malgré le désaveu de Mollard et de Fortevoix, il poursuit sur sa lancée jusqu’à ce que son manège, à la suite d’une lettre anonyme, soit éventé par Sulpice. Qui peut bien être à l’origine de ce courrier maudit qui fait éclater tous les rêves de Célestin ? Il va tenter de le découvrir…

Par phibes, le 31 mai 2017

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Notre avis sur PAROLE DU MUET (LA) #2/2 – La bergère et le malfrat

Ce second album dédié au cinéma muet clôture l’histoire de Célestin Noirt et de sa belle instigatrice sourde et muette Constance. Après un premier opus qui nous permettait de faire connaissance avec ce personnage massif et de percevoir sa passion du cinéma de l’époque, nous le retrouvons cette fois-ci en pleine réalisation de son rêve, certes d’une façon détournée mais pleinement avérée.

L’on pourra concéder que Laurent Galandon nous livre une fin assurément agréable, emplie d’émotions eu égard à l’humanisme des personnages clés que sont Célestin et Constance. L’intrigue qui en ressort repose inévitablement sur un certain classicisme mais bénéficie tout de même, de par les rebondissements qu’elle génère, du cadrage historique et cinématographique ambiants, d’un réel intérêt. On reste tout particulièrement sensible à la profondeur des personnages, finement travaillée, qui donne l’occasion de mettre à jour un jeu particulièrement bien ficelé.

On saluera la performance inspirée de Frédéric Blier qui signe ici un très bel ensemble pictural, assurément bien représentatif de l’époque où le cinéma muet battait son plein. L’atmosphère qu’il dépeint est subtilement confortée de temps à autres par des mises en images calées sur les effets anciens cinématographiques. D’un trait assez vif, l’artiste donne une réelle dimension à ses personnages, jouant habilement sur les expressions et les attitudes.

Une fin d’histoire à la dimension humaine projetée par deux artistes généreux pleinement convaincants.

Par Phibes, le 31 mai 2017

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