PARIS MALÉFICES
Le petit homme rouge des Tuileries

A la suite de sa précédente enquête, Victor a été viré du Bureau des affaires publiques. Désormais sans emploi, il s’adonne à la chasse aux reliques pour touristes. C’est lors d’une vente à la sauvette qu’il est approché par une jeune femme blonde qui, après lui avoir cassé la transaction qu’il menait, l’invite instamment à rencontrer son patron Maxime Berger-Tapi. Magnat de la finance, ce dernier connaît les aptitudes ésotériques de Victor et lui propose une mission. Contre une grosse rétribution, il lui demande de se pencher sur l’histoire du petit homme rouge des Tuileries et le somme de retrouver ce personnage légendaire parisien, disparu depuis 1871, qui avait la particularité d’annoncer les grandes catastrophes à ceux qui vivaient au Palais. Afin de démontrer qu’il n’est pas un loser, l’ex-agent du BAP entame ses recherches en faisant appel à Doc, son ami médecin légiste du Bureau, qui l’amène, sous l’observatoire de Ruggieri, dans le souterrain où le fameux homme rouge aurait pu avoir élu domicile. C’est dans ces profondeurs obscures que Victor va faire des rencontres fantomatiques et découvrir également le but inavoué poursuivi par son commanditaire.

Par phibes, le 25 mars 2016

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Notre avis sur PARIS MALÉFICES #3 – Le petit homme rouge des Tuileries

Ce troisième volet clôture définitivement la saga orchestrée par le tandem Pécau/Dim. D. Pour cela, nous retrouvons le personnage récurrent, Victor, qui se doit, après avoir été limogé du BAP, de replonger dans les arcanes secrets parisiens à la recherche d’un curieux petit personnage légendaire.

Après la tour Saint-Jacques et la cathédrale de Notre-Dame, c’est au tour du Palais des Tuileries à dévoiler ses secrets intérieurs. Pour cela, Jean-Pierre Pécau se nourrit d’une ancienne légende qui est liée à ce monument historique (celle concernant Jean l’écorcheur, ancien boucher assassiné par Catherine de Médicis, dont le fantôme hantait ces hauts-lieux) pour lancer son personnage dans d’ultimes pérégrinations parisiennes intra-muros.

Sous le couvert d’une requête mystérieuse (celle du financier Berger), l’histoire a l’avantage de réunir à nouveau les protagonistes clés de la série, et ce à des degrés différents. Si Victor, esseulé, prend les rênes de l’enquête ésotérique, il n’en demeure pas moins que l’ombre du BAP plane toujours pour épauler le jeune homme. Les accents fantastiques sont toujours aussi prononcés, servis d’une manière certes assez morcelée mais pleinement efficace pour faire émerger la fameuse « cour » au sein de laquelle l’investigateur doit pénétrer. Dans cet univers frissonnant que le profane ne pourrait supporter, l’avancée de Victor est assez intéressante pour ne pas dire soutenue, promise à de bons sursauts scénaristiques et de rencontres énigmatiques souterraines dont certaines peuvent donner froid dans le dos, et promet jusqu’à son terme de lever bien des mystères.

Au niveau dessins, Dim. D réalise une prestation remarquable. Œuvrant dans un réalisme superbement restitué, l’artiste fait preuve d’une très belle recherche sur beaucoup de ses décors (historiques, intérieurs…). Les ambiances souterraines sont de toute beauté, à la fois oppressantes et envoutantes, à la faveur d’un travail sur les ombres et les lumières magnifiquement exécuté. Côté personnages, là-aussi, il y a de la matière. L’artiste dresse une galerie bien bigarrée, entre réalité et fantasmagorie, le tout dans une expressivité avantageuse.

Un troisième et dernier tome assez efficace qui a le privilège de mettre en évidence des monuments parisiens sous l’angle de vue ésotérique et qui tend à faire penser qu’il y a un Paris dans Paris réservé uniquement aux initiés tels le BAP.

Par Phibes, le 25 mars 2016

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