PARIS MALÉFICES
La Malédiction de la tour Saint Jacques

A Paris, de nos jours, la Tour Saint-Jacques est enfin réhabilitée après une longue période de travaux. Un conseiller proche du Ministre de la Culture a été dépêché pour se rendre compte du remarquable travail effectué sur ce monument historique. Le soir même, le diplomate est trouvé gisant sur le trottoir au droit de son domicile après une chute vertigineuse de plusieurs étages. Suicide ou homicide ? Une escouade policière menée par le Commissaire Théo se rend sur place et au vu des premiers indices découverts, ne tardent pas à se poser des questions sur la normalité des faits. Aussi, le policier se tourne-t-il vers Victor V, un petit escroc branché ésotérisme, pour qu’il l’aide à résoudre son affaire. C’est alors que Charles, une ancienne connaissance à Théo, fait irruption dans leur enquête pour la prendre à bras le corps et l’orienter, sous le couvert des plus hautes instances, vers une finalité des plus étranges.

Par phibes, le 14 août 2013

Publicité

Notre avis sur PARIS MALÉFICES #1 – La Malédiction de la tour Saint Jacques

Jean-Pierre Pécau peut se targuer d’être très présent dans le paysage du 9ème art. En effet, depuis le début de l’année 2013, pas moins de 8 albums de 4 séries différentes ont arboré son patronyme (Jour J, Arcane Majeur, L’Homme de l’année et Histoire secrète) sans compter évidemment ceux (au nombre de 3) qui sont publiés ce mois-ci tels le 31ème opus d’Histoire secrète, le 6ème du Grand Jeu et enfin le présent, Paris Maléfices.

Avec cette dernière saga, le lecteur a rendez-vous avec une nouvelle série concept qui prend pour base (comme son intitulé l’indique) la capitale parisienne contemporaine que l’artiste semble apprécier pleinement et les symboles (monuments, quartiers, cours d’eau…) qui lui sont propres. Mais cette vitrine emblématique qui sied superbement au tourisme, cache une autre facette, plus mystérieuse, plus sombre, une réalité parallèle plus ésotérique à laquelle il va nous sensibiliser.

Comme mise en bouche, Jean-Pierre Pécau a choisi de prendre pour cible première la célèbre Tour Saint-Jacques située dans le 4ème arrondissement de Paris et restaurée depuis peu. Il y adjoint une intrigue reposant sur l’assassinat de personnes à proximité du site, assassinats pour le moins étranges qui vont animer des personnages aux spécificités également étranges.

La surprise est au rendez-vous par le fait que le récit, qui fait appel à une documentation sans faille sur l’histoire de Paris et de l’un de ses sites ancestral, a tendance à s’enfoncer dès le départ dans un mystère opaque, à la frontière du réel. Cette nébulosité, si elle a tendance à s’étioler, reste tout de même assez présente tout du long, malgré de nombreuses réponses délivrées par les personnages y intervenant. En particulier, le dénommé Charles, qui reste le pivot de cette aventure (Victor l’apprenti et le Commissaire Théo demeurent sur la réserve) et qui détient des informations qu’il distille de façon presque agaçante très chichement, tire son épingle du jeu en interpellant de façon simultanée lecteur et compagnons de route. Evidemment, la tournure des évènements a de quoi étonner et à ce titre, l’on concèdera que Jean-Pierre Pécau a atteint le but espéré. Son histoire aux circonvolutions occultes bénéficie de bons rebondissements et entretient un niveau d’intrigue fantastique bien captivant. Ainsi, le mystère des assassinats permet à la fois de mettre à jour des coupables insoupçonnés et des enquêteurs de l’ombre indubitablement hors norme (l’impénétrable BAP, bureau d’investigation secret qui n’est pas sans rappeler celui de la célèbre série télévisée X-Files).

Il ne fait aucun doute que Dim. D assume pleinement son travail au niveau des graphiques. S’appuyant inévitablement sur une documentation photographique pour restituer Paris et ses monuments, ce dessinateur qui a déjà prouvé son talent dans Allan Quatermain et les Mines du Roi Salomon, reste dans les mêmes dispositions réalistes. Son trait se veut au plus juste dans la restitution des vues urbaines et dans les expressions de ses personnages.

Un bon premier opus qui mêle réalité culturelle avec digression ésotérique. Un savoureux mélange que les adeptes du genre dégusteront sans retenue.

Par Phibes, le 14 août 2013

Publicité