PARIS DES MERVEILLES (LE)
Les enchantements d'Ambremer

Dans le Paris de 1909, où le merveilleux a pris sa place depuis que l’Outremonde a été découvert, l’humanité partage son quotidien avec les êtres mythiques. Louis Denizart Hippolyte Griffont est mage du cercle de Cyan et propose ses services à qui vient le consulter. C’est le cas de Garrad, directeur de Casino, qui souhaite l’intervention du mage pour mettre hors d’état de nuire Serbier, un joueur de blackjack qui use de magie illicitement. Ayant accepté la mission, Louis se voit de répondre préalablement à l’invite d’une baronne de ses connaissances qui lui demande d’aller retirer pour elle un écrit à la bibliothèque d’Ambremer, la capitale de l’Outremonde. Lors de cette escapade qui attire l’inquiétude du conservateur Sah’Arkar, le mage rencontre l’ancien diplomate Edmond Falissière, passionné de l’Outremonde, avec lequel il finit la journée dans un club parisien. C’est en sortant de ce dernier que Louis achève sa soirée au Casino de Garrard. Là, il met à jour la tricherie de Serbier et, au détour d’une ruelle, lui ravit l’ustensile enchanté qu’il utilise frauduleusement. Ayant obtenu de sa part le nom de son fournisseur, l’antiquaire Alandrin, Louis décide d’aller le lendemain dans la boutique de celui-ci. Sous l’apparence de son ami Falissière, il tente d’appâter le vendeur et croise une curieuse femme en noir venue faire expertiser une broche. Mais Alandrin, inquiet d’être de plus en plus sollicité pour des objets magiques, décide d’en référer à son commissionnaire François Ruycours.

Par phibes, le 7 novembre 2022

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Notre avis sur PARIS DES MERVEILLES (LE) #1/2 – Les enchantements d’Ambremer

Assurément très inspiré voire enchanté (et on le comprend !) par l’univers fantasy de Pierre Pevel dans lequel il a généreusement déambulé lors de sa trilogie Les artilleuses, Etienne Willem remet les couverts pour cette fois-ci adapter les romans à succès de cet écrivain moult fois récompensés. Toujours sous la coupe de Drakoo, il vient nous ouvrir les portes de Paris du début du 20ème siècle tel qu’on ne le connaît pas forcément si on n’a pas musardé dans les méandres imaginaires du romancier.

Ce premier opus révèle donc le cadre bigarré de cette équipée, un cadre au cœur duquel deux mondes s’entremêlent : le monde réel propre au Paris de la Belle Epoque tel qu’on le connaît et le monde onirique constitué de créatures mythiques tels les gnomes, les trolls, les fées, les dragons… Dans ce brassage pour le moins atypique et magique, un personnage clé prend ses marques, à savoir le mage Griffont, un humain aux aptitudes de sorcier qui va être amené à diligenter des enquêtes ô combien loin de la normalité.

Aidé en cela par Pierre Pevel lui-même pour les dialogues, Etienne Willem nous livre ici une première partie du Paris des Merveilles particulièrement captivante. En effet, restant fidèle au concept de l’écrivain tout en le découpant subtilement, il trouve le juste équilibre entre féérie, thriller et divertissement. On s’amuse donc à suivre Griffont dans ses pérégrinations qui, c’est évident, en suscitent d’autres comme celles de la sémillante aristocrate voleuse Isabel et de ses compagnons et bien sûr d’un adversaire de l’ombre très redoutable.

La sauce prend dès le départ, dans des enchaînements truculents et efficaces, qui éludent profitablement toute linéarité. Au fil des planches, on recolle les morceaux pour s’apercevoir que l’intrigue est évolutive pour nous amener bientôt dans un face-à-face hors du commun qui semble prendre ses bases dans l’esprit de Victor Hugo.

Il va de soi qu’Etienne Villem s’est parfaitement approprié le langage visuel de Pierre Pevel pour nous le restituer dans un format graphique réellement enchanteur. A l’appui d’un coup de crayon aiguisé, l’artiste parvient à mêler sans coup férir le Paris historique et le Paris magique. Cette belle cocasserie donne de la fraîcheur à l’intrigue contée, épaulée en ce sens par des personnages qui restent bien attachants et attrayants. On saluera le beau travail sur les détails, sur les choix picturaux, autant de clins d’œil à de multiples univers comme, par exemple, les Brigades du Tigre…

Une adaptation du premier roman fantasy de Pierre Pevel signée Etienne Willem réellement emballante qui donne furieusement envie de voir la suite et fin dans le prochain volet. Un pur divertissement pour un voyage onirique dépaysant.

Par Phibes, le 7 novembre 2022

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