Paradis

"Paradis", comme les autres récits de ce recueil,  passe en revue les drames intérieurs des mineurs du bassin de Chikuhô. Des maladies aux accidents mortels, des rêves inassouvis aux regrets, jusqu’à l’aboutissement de l’un d’entre eux, celui qui réussira à sortir de la mine.

Les mineurs de fond en trame, l’espoir en fil rouge, le sommet de la colline et le ciel bleu à l’horizon en conclusion, chacune des histoires ont en commun l’un ou l’autre des ces éléments.

Par MARIE, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Paradis

Sept histoires courtes sont réunies dans ce superbe recueil, jaquette stylisée, papier épais, reliure de qualité. Les éditions Piquier spécialisées depuis 20 ans dans la littérature asiatique, n’avait pourtant pas encore sorti de manga ! 2006 est l’année du lancement de la collection BD/Manga avec deux titres, dont « Paradis »

Comme son nom ne l’indique pas, le recueil est un gekiga, genre plutôt enclin à aborder les drames que les douceurs de la vie. C’est ainsi que le milieu minier du Japon (celui qui voit naître l’auteur) devient l’observatoire de bribes de vies, de rencontres, d’accidents mais aussi de scènes amoureuses, de fantasmes ; la vie telle qu’elle est vécue, mais aussi telle qu’on peut la rêver lorsqu’on est enlisé au fond de la mine, dans le charbon, la suie, le noir.

Le gekiga n’est pas un genre facile à défendre et pour le faire bien, l’éditeur a attendu 20 ans avant de lancer ses premiers titres. Il nous présente donc Abe Shin’ichi, auteur renommé du milieu intellectuel des années 70. Le mangaka a publié de nombreuses œuvres au Japon mais c’est la première fois qu’il est traduit en France. Le dessin est surprenant car il est différent selon les histoires. Soit il s’exprime dans un style minimaliste, net, clair et expressif, soit il utilise la technique du modelé au trait très fouillé, très détaillé assorti d’aplats mettant en valeur tel ou tel point précis de la case. Cette aisance à passer d’un style à l’autre montre le talent de cet auteur dont il nous reste tout à découvrir.
Les récits, par contre sont moins limpides que le dessin et il est parfois difficile de comprendre le sens de l’histoire ce qui nécessite une relecture.

Voilà donc un nouvel auteur qui mérite d’être découvert au milieu du panel déjà riche des mangaka. Lecture-découverte recommandée.

Par MARIE, le 29 mars 2006

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