PAPE TERRIBLE (LE)
Jules II

Etre le favori du pape ne satisfait plus Aldosi. Il parvient à envoûter Jules II grâce à un filtre d’amour. Le pape devient aveuglément amoureux de son jeune amant. Ce dernier exige qu’il soit officiellement reconnu comme son “épouse” devant le Monde entier. Jules II accepte et annonce cela à sa famille. Dans le clan Della Rovere, c’est la stupéfaction. Cette Julienne Première est, pour eux, un sacrilège. Ils fomentent alors un complot pour éliminer Aldosi.

Par legoffe, le 16 avril 2011

Notre avis sur PAPE TERRIBLE (LE) #2 – Jules II

Jodorowsky poursuit sa fresque papale et montre l’évolution terrible de Jules II, confronté au complot familial avant de sombrer dans une certaine folie de pouvoir et de conquêtes en Italie. Poussé par un désir de grandeur, tant pour lui que pour le Saint Siège, il use de méthodes à vous soulever le coeur. Le terme, croyez moi, n’est pas exagéré tant l’auteur prend un plaisir vicieux à développer par le détail les différentes façons dont usent les personnages pour tuer et faire couler (ou plutôt gicler) le sang. Les scènes sont aussi violentes que le propos.

Il en est de même avec le sexe. Les relations torrides du pape avec le célèbre artiste Michel-Ange ne sont pas imagées. Non, elles sont dessinées très concrètement, sans volonté de suggérer.

Jodorowsky veut choquer, cela ne fait aucun doute. En tout cas, il use et abuse de la provocation à un point tel que l’on finit par saturer. S’il peut être intéresser de heurter parfois le lecteur afin de donner du relief à un récit, il faut le faire à bon escient. Dans cet album, on peut vraiment parler d’exagération. Le scénario baigne dans une potion malsaine au point de ne plus parvenir à en discerner l’intérêt. Si au moins la vérité historique était respectée… Mais ce n’est pas le cas non plus. Autant de problèmes qui rappellent indéniablement la série Borgia du même auteur.

En revanche, saluons la beauté des planches de Theo. Il réalise un travail fantastique, réaliste, détaillé, dynamique. L’esthétisme est toujours de mise, même dans la violence ou l’horreur de la guerre. Une impression d’ensemble que renforce la mise en couleurs de Florent Bossard, tout simplement parfaite. Il sait créer l’ambiance adéquate au fil des pages et le résultat s’avère superbe.

Il est donc regrettable que l’ouvrage prenne une voie que l’on pourra qualifier de malsaine car le sujet d’origine est passionnant et les planches sont magnifiques. Il serait intéressant de suivre plus avant les manigances de Jules II, mais beaucoup jetteront sans doute l’éponge, saturant devant cette orgie de sexe et de sang.

Par Legoffe, le 16 avril 2011

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