PAPE TERRIBLE (LE)
Della Rovere

Le pape Alexandre VI meurt le 18 août 1503 d’un mal mystérieux. Le cardinal Giuliano Della Rovere, plus farouche ennemi du défunt, sait que son heure est peut être enfin venue pour devenir pape lui aussi. Il a toutefois conscience de ses limites financières, ce qui le prive d’ores et déjà d’une victoire au conclave. Mais Della Rovere est malin. Il va trouver un moyen de s’enrichir en soutenant le cardinal Francesco Piccolomini Todeschini, qui va devenir Pie III. Pour Della Rovere, il va sans dire que ce règne va être court et qu’il va tout faire pour le voir mort au plus vite, aidé en cela par son amant, Aldosi.

Par legoffe, le 1 novembre 2009

Notre avis sur PAPE TERRIBLE (LE) #1 – Della Rovere

Alejandro Jodorowsky poursuit son grand projet, à savoir raconter – à sa façon – le règne de plusieurs papes entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle. Sa première série sur le sujet est née chez Albin Michel (reprise depuis par Glénat) et était dédiée aux Borgia, sous le coup de crayon du célèbre Manara.

Cette fois, Jodorowsky choisit comme compagnon de route le dessinateur du Trône d’argile. Un excellent choix au regard des planches magnifiques signées ici par Theo. Il est difficile de ne pas tomber sous le charme de ces dessins aux traits maîtrisés et à la mise en couleur splendide de Sébastien Gérard qui recrée parfaitement l’ambiance ostentatoire des palais pontificaux. Le plaisir de la lecture est encore renforcé par un découpage varié qui permet d’imprimer un rythme adapté à chaque scène. L’auteur sait aussi donner de la place aux vignettes clé de manière à laisser le lecteur apprécier ses superbes dessins grâce à de grandes cases.

A l’instar de la série Borgia, Jodorowsky signe un portrait de pape qui n’a rien de reluisant, prenant d’ailleurs certaines libertés avec l’Histoire.
Della Rovere est présenté ici comme un homme qui n’hésite pas à tuer pour le pouvoir. Le futur saint Père est également dépeint comme amateur de luxure, aux penchants homosexuels. Il va sans dire qu’en racontant tout cela, le scénariste ne va pas se faire des amis au Vatican !

Nous suivons donc les nombreuses manœuvres de Della Rovere et ses stratagèmes sans scrupules pour acquérir pouvoir et richesse. Un récit parfaitement maîtrisé et plutôt dérangeant, entre meurtriers et cardinaux aux tendances lubriques, ce qui en fait une lecture à réserver à un public averti.

Par Legoffe, le 1 novembre 2009

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