Panorama de la bande dessinée érotique clandestine

Il y a un temps ou la pornographie était vraiment illicite, et encore plus quand il s’agissait de parodier des personnages de BD très connus ou des vedettes de cinéma. Il fallait dessiner dans l’anonymat, éditer en se cachant, vendre sous le manteau… sous peine de prison ! Les artistes ne se faisaient pas connaître et les petits fascicules s’imprimaient à quelques centaines d’exemplaires à peine. Néanmoins, cette histoire clandestine, presque honteuse, reste un témoignage important d’une époque presque révolue…

Par fredgri, le 4 octobre 2018

Notre avis sur Panorama de la bande dessinée érotique clandestine

J’insiste sur le "presque", car contrairement à ce que l’on pourrait penser tout n’est pas encore accepté ! Toutefois, livrer ce Panorama de la bande dessinée érotique clandestine, qui plus est dans le catalogue Dynamite, montre bien qu’en BD dite adulte il y a une véritable culture, avec une histoire riche en contour, en complexité, et même ces bandes vendues sous le manteau entrent de plein fouet dans cette sensation de dépasser l’interdit, d’entrer véritablement dans le fantasme que l’on cache…

Cette culture de la BD érotique et pornographique est noyée dans les regards en coin, dans le geste que l’on peut avoir, rapide, quand on dissimule une revue achetée en vitesse. Et ce livre entre ouvre pour nous les méandres d’une production amateur, souvent à la chaîne, réservée à quelques initiés, qui ne s’empêtre pas d’un scénario complexe. Non, il est bien évidemment ici bien plus question de cul et de rien d’autre. On s’amuse, on décline les positions à l’envie. A une époque ou la moindre de ces pages pouvait envoyer son auteur en prison, jouer avec le danger, avec l’excitation, de manière aussi directe, a quelque chose d’assez fascinant quand même.

Joubert reconnait qu’il est souvent difficile de se documenter sur cette production, sur ces auteurs anonymes, il se contente donc de nous livrer quelques fragments au travers le phénomène que furent les fameux Dirty Comics aux États Unis, par exemple… Et même si nous n’entrons pas dans une histoire précise, cela reste un panorama assez parlant, avec de très nombreux exemples et un propos extrêmement clair.

Ainsi, même si l’on aurait pu espérer davantage d’exhaustivité, je dois bien dire que ce livre reste encore maintenant un excellent outil de défrichage, parfait pour prendre le pouls d’un genre encore assez injustement méconnu.

Pour amateur du genre, curieux d’en savoir un peu plus !

Par FredGri, le 4 octobre 2018

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