PANDEMONIUM
Le tunnel

Depuis qu’elle est soumise à des électrochocs dans le cadre du traitement contre sa tuberculose, Cora a des visions effrayantes. Et si elle sait que d’autres pensionnaires du sanatorium où elle est suivie en ont comme elle, elle se rend compte que malheureusement, ils préfèrent se réfugier dans le déni, comme pour fuir une angoissante évidence…

Maintenant, et chaque fois de plus en plus clairement, Cora entend un train passer, la nuit. Elle a demandé à sa mère si c’était normal, et il aura fallu à cette dernière fouiller dans ses souvenirs pour se rappeler qu’effectivement, une voie ferrée passait à proximité de Waverly Hills.

Doris, la mère de Cora, retrouvera alors cette voie de chemin de fer. Elle la suivra un soir, jusqu’à un tunnel, glauque et chargé d’histoire ; une histoire qu’il ne fait pas bon entendre…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur PANDEMONIUM #2 – Le tunnel

« Vivre les malheurs d’avance, c’est les subir deux fois. » Cette phrase qu’on a pu lire dans l’œuvre de Barjavel colle tout à fait à la stratégie qu’ont adoptée le scénariste Christophe Bec et le dessinateur Stefano Raffaele pour construire ce second tome de leur série Pandemonium. En effet, c’est sur une séquence qui trouvera écho plus loin que démarre ce second album de la trilogie, nous ramenant 22 ans dans le passé de Doris et Cora en nous faisant les témoins d’horribles scènes de crémation.

Voir ces images, d’entrée, nous vend en quelques sortes (une partie de) la mèche et on pourrait croire qu’alors, l’effet de macabre surprise sera ensuite atténué lorsqu’on se retrouvera à nouveau sur les lieux concernés. Mais non. Et au contraire, cela nous permet de mesurer l’ampleur du drame vers lequel on va voir nos héroïnes se diriger. On aura alors cette angoisse et ces frissons qui parcourent l’échine en sachant qu’elles se dirigent vers ce qui a tout d’un piège ; tout comme lorsqu’on suit, dans un film caméra au point, un personnage promis à l’attaque de quelqu’un ou de quelque chose surgissant d’une zone hors-champ…

Le stress des situations vécues par Doris et sa fille est en effet présent lors de la lecture. En cela, le scénario prouve son efficacité ; une efficacité qui sera appuyée par d’autres scènes tout aussi cauchemardesques, j’ai nommé l’opération de Mr. Coleman, par exemple…

Pandemonium tome 2 n’est pas non plus qu’un florilège de sang et d’épouvante. Si des scènes aux allures plus « en ville » sont parsemées ça et là, on se rend bien compte que le contraste qu’elles imposent renforce encore plus l’enfer qui se vit au sanatorium de Waverly Hills. Enfin, et même si on est laissé en fin d’album sur une séquence emprunte d’un très grand suspense « de bas de page », on aura noté que Cora aura fait un grand pas dans son comportement, communiquant avec le George de ses visions plutôt que de se perdre en hurlements devant ses apparitions.

Ce second tome est donc très fort d’un scénario qui sait construire et équilibrer la frayeur que les auteurs veulent installer. Il est en outre traduit en images par un dessin réaliste de qualité, lui-même mis en couleur de manière intelligente, en relation avec les ambiances.

On aura remarqué que ce tome 2 paraît aux éditions Soleil alors que le précédent avait vu le jour sous le label des Humanoïdes Associés. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les éditions toulonaises accueillent ainsi cette série superbement réalisée qui mérite toute votre attention… si tant est que vous n’êtes pas du genre à vous cacher sous la couverture dès que les scènes les plus insoutenables s’offrent à vos yeux !

Nota : le tome 1 est réédité chez Soleil aussi, avec pour l’occasion une nouvelle maquette.
 

Par Sylvestre, le 6 septembre 2008

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