PAMPA
Lune d'argent

Il y a des années, Francisco Parra, un gauchos, participe au massacre d’une tribu d’indiens, il viole une femme qui le maudit, lui et sa famille avant de mourir…

25 ans plus tard…

Cirilo Parra découvre que son frère Zénon et lui aiment passionnément la même femme Julia, il les surprend une nuit. Mais soudain, alors qu’ils retrouvent tous les trois face à face, la malédiction resurgit, Zénon se transforme en loup et fuit devant l’incompréhension des autres.

Pour apaiser l’âme de leur père et tenter de contrecarrer cette malédiction, Cirilo va devoir trouver et abattre l’homme-puma…

L’Argentine, terre de lumière, de peur, de cri aussi…

Par fredgri, le 1 janvier 2001

Publicité

Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur PAMPA #2 – Lune d’argent

On ne souffle pas, entre le premier tome et celui là, l’élan est pris et je me jette à corps perdu dans cette fable envoûtante, je me lance, je m’immerge, je me noie, j’écoute les voix qui se répètent, qui s’étirent, la lune qui chante, se moque.

Peut-être que tout ça est lent, que tout ça est redondant, peut-être en effet, mais malgré tout la voix de Zentner rythme inlassablement chaque mouvement du récit comme une sorte de long chant. On entre dans ce pays, ces personnages qui cherchent la frontière entre légendes et réalité, qui écoutent les morts, ces histoires qui se répercutent dans les plaines désertiques, que l’on entend dans le souffle du vent sec.

Il faut revenir sur certaines pages, relire ou simplement laisser filer, il faut surtout parfois fermer les yeux et écouter ces rumeurs… « Il était une fois… cet homme qui courut derrière le fantôme de son père… cet homme qui devint cruel »…

Cet histoire, c’est le chaos original, celui des tragédies, des drames qui dépassent les hommes, qui les engloutissent, il me rappelle « Diadorim » de Guimaraes Rosa, il me rappelle les romans de Faulkner aussi, cette rage qui se répète…

Et dans chacune de ces pages je me plonge, entre les visages dessinés par Carlos Nine je m’enroule et je reste bouche bée, il utilise le flou comme matière brute, la trace de la craie sur le papier comme empreinte qui vibre, c’est sublime. On peut éventuellement lui reprocher ce manque de netteté, la douce folie de son style, on peut aussi regretter une plus grande fluidité dans la lecture, mais tout ça dénoterait avec la vraie vision graphique qui transcende tout ce travail. Par ci par là Nine a collé des morceau de papier en rajout, il a relevé une lumière dans une petite touche, il a gardé la marge d’approximation qui lui permet de faire entrer son lectorat vers des territoires tout juste évoqués !

Pampa n’est peut-être pas uniquement de la BD, il s’agit peut-être d’une étonnante fable ou tous se détruisent dans des images qui se construisent sous nos yeux…

Ces Gauchos, ces cris, ces ravages, vous l’aurez compris, je m’y suis englouti et j’hésite encore à remonter…

Par FredGri, le 18 juin 2004

Publicité