PABLO
Max Jacob

En 1900 un jeune espagnol arrive avec un ami pour voir l’exposition universelle, à Paris. Il s’appelle Pablo Ruiz Picasso. C’est un jeune peintre particulièrement productif et chevronné, il va très vite se faire remarquer avec ses expo. On suit donc son quotidien à Montmartre, entre 1900 et 1912 quand, au Bateau-Lavoir, logement pour bohèmes situé au sommet de la Butte, il rencontre Fernande, le premier grand amour de sa vie.

Par fredgri, le 31 janvier 2012

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Notre avis sur PABLO #1 – Max Jacob

S’il y a vraiment des artistes qui ont participer à l’essor de l’Art moderne Picasso en fait indubitablement partie. Car, non seulement par la diversité de sa production, la quantité hallucinante d’œuvres produites et l’audace de ses expérimentations, il a permis à l’Art de se remettre en question, de passer un cap dans son évolution pour accéder à la modernité.

Mais passons, car cet album nous parle avant tout de l’homme, bien plus que de l’artiste en lui même. D’ailleurs, pour l’instant on a juste l’impression qu’il s’agit d’un jeune peintre un peu laborieux, mais très productif, qui vit sans trop d’argent. On n’est pas encore complètement dans le phénomène Picasso et c’est intéressant de voir comment les choses ont commencé. Néanmoins, le scénario ne se borne pas à ne tourner qu’autour du fameux peintre, on part aussi à la rencontre de Fernande, ou plutôt Amélie qui est son vrai prénom et on suit en parallèle Max Jacob qui est, de son côté, fasciné par Picasso. Car, ce qui est marquant dans ce premier album c’est l’importance donnée aux rencontres, au croisement des destinées. Paris foisonne, à cette époque, les ateliers se montent un peu partout, les galeries s’ouvrent, mettent en avant une faune d’artistes qui ne cesse de grossir, les modèles glissent d’un peintre à l’autre, c’est la bohème, l’effervescence !

Le scénario arrive très habillement à rendre palpable l’atmosphère qui règne pendant cette période, une atmosphère de liberté totale, de création. Peut-être que l’aspect "Art" est mis en retrait pour le côté plus "quotidien", et, du coup, on a un peu de mal à voir dans ce jeune artiste le génie qui va suivre. Toutefois, justement, on ne sent pas non plus d’admiration aveugle pour Picasso, la scénariste ne perd pas de vue son propos et nous offre davantage un regard vers une époque marquante ou la modernité est en train d’émerger doucement.
De même qu’évidemment, on croise tout un tas de grands noms, jamais le récit ne tombe pour autant dans l’anecdotique inutile.

Graphiquement, c’est un très bel album, avec un dessin assez "brut" et très expressif et une mise en couleur sublime. Chaque planche se lit, mais surtout se regarde, le charme du trait de Clément Oubrière opère tout de suite. Le seul bémol que j’émettrais c’est au sujet du "lettrage" à main levée. Je trouve que ce choix alourdit parfois la lecture en y ajoutant un petit côté "pas fini" que je ne trouve pas des plus pertinents.

Malgré tout cela reste un très bon album, passionnant et très intéressant à découvrir. "Vivement la suite" !

Par FredGri, le 31 janvier 2012

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