OURS-LUNE (L')
Nukpana

Répondant à l’ordre du sinistre colonel Nolan, le capitaine Joshua Flint et le caporal Wade sont partis en reconnaissance à la Daggetts Pass afin d’estimer l’étendu des forces indiennes Washoes. Profitant d’un moment de repos, Flint explique les mésaventures de son unité à Cave Rock et l’incompréhensible massacre des siens dont il est l’auteur. C’est à l’issue de son récit que les deux hommes sont appréhendés par un groupe washoes. Alors que Wade parvient à s’enfuir, Flint est amené auprès du chaman Nukpana. Par ce dernier, le capitaine apprend sa métamorphose en Ours-Lune. Pendant ce temps, à Fort Sutter, le colonel Nolan cherche à comprendre les obscures raisons qui ont poussé son escouade à Cave Rock à s’autodétruire. En effet, ces dernières pourraient le servir à assouvir sa soif de puissance. Mais Nukpana a plus d’un tour dans son sac de chaman pour récupérer le territoire qui est le sien.

Par phibes, le 6 avril 2013

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Notre avis sur OURS-LUNE (L’) #2 – Nukpana

Nous replongeons dans les ambiances hivernales de 1869 qui grèvent le territoire montagneux et sauvage de la Sierra Nevada. En ces lieux reculés que les tuniques bleues ont investis ignominieusement en chassant les peuplades washoes, un affrontement aux circonvolutions hors norme s’opère entre les militaires de Fort Sutter du Colonel Nolan et les forces indiennes commandées par le Chaman Nukpana.

Dans ce contexte guerrier, nous retrouvons les trois principales dominances personnifiées par le capitaine Flint, le colonel Nolan et le sorcier Nukpana. Sébastien Viozat vient, par ce nouveau panachage sulfureux, nous dévoiler la finalité de toute son histoire. A cet égard, il répond enfin sur la double et suspicieuse personnalité de Flint, sa transformation en Ours-Lune, et par là, nous expliciter comment il a atteint ce puissant statut et ce qu’il octroie à celui qui le détient. De plus, il renforce Nolan dans son rôle de méchant, de militaire tordu et ambitieux, et lui donne l’occasion d’influer sur l’histoire. Enfin, Nukpana, le chef indien, qui vient nous assurer de son pouvoir de sorcier et également de sa sagesse indienne.

Dans cet antagonisme à trois branches fort bien orchestré, Sébastien Viozat parvient à nous captiver, utilisant des ingrédients simples et efficaces, versant dans le fantastique tout en asseyant son récit sur une base historique, que requiert la collection 1800 de chez Soleil. De fait, dans ces accents fortement entreprenants, on se laisse emporter par la tourmente ambiante jusqu’à sa finalité inévitable.

La réussite de cet opus passe évidemment par le travail confirmé de Florent Bossard qui signe ici un dessin dynamique et expressif. Les grands espaces enneigés et montagneux de la Sierra Nevada qu’il dépeint avec une certaine force, sont assurément bien représentatifs et lui assure une base solide pour l’animation de ses personnages à la personnalité bien campée. Le jeu des couleurs qu’il utilise est lui aussi bien efficace pour camper tantôt la froidure de l’hiver, tantôt la chaleur des intérieurs.

Une fin de diptyque fort honorable, qui de par ses accents historico-fantastiques, intègre sans dépareiller le catalogue 1800.

Par Phibes, le 6 avril 2013

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