OURS-LUNE (L')
Fort Sutter

Au fin fond de la Sierra Nevada, sur les rives du Lac Bigler, se trouve le fort Sutter, place fortifiée isolée de tout où sont envoyés les militaires peu honorables. Alors que la région se voit saisie par le froid hivernal ambiant, les hommes du camp s’adonnent à leurs occupations les plus viles. C’est à l’issue d’un règlement de compte que le corps d’un officier du 22ème régiment des California Volunteers à moitié mort de froid est découvert en dehors de l’enceinte. Réanimé, il parvient à s’identifier – il s’agit du Capitaine Joshua Flint – et devant le questionnement de son auditoire, tente de donner quelques explications quant à sa présence impromptue. Mais la suspicion demeure car l’homme se révèle peu loquace et même imprévisible. De plus, il semble attirer, depuis sa dernière mission contre des indiens renégats Washoes à Cave Rock, le danger derrière lui.

 

Par phibes, le 14 janvier 2012

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Notre avis sur OURS-LUNE (L’) #1 – Fort Sutter

Après l’aventure dans les Caraïbes avec Tartuga en 2010 chez Ankama et sa participation "environnementale"dans le collectif Brume de chez CFSL Ink en 2011, Sébastien Viozat rejoint cette fois-ci la maison Soleil pour intégrer, comme ses prédécesseurs amateurs de récits historico-fantastiques, la collection 1800.

Considérant ses centres d’intérêts, on ne sera pas forcément surpris de la teneur du récit. En effet, Sébastien Viozat aime les équipées où le fantastique et l’angoisse ont leur place. L’Ours-Lune en est la preuve effective. En effet, commençant petitement par la présentation des lieux et du microcosme historique ambiant du bout du monde, ce dernier fait monter d’un cran son histoire dès l’apparition de l’énigmatique Flint et la maintient grâce à l’intrigue qu’il tisse autour de son personnage principal, de sa mission chez les indiens des montagnes et des répercussions sanglantes sur le Fort Sutter.

Aussi, la lecture de cette première et avant-dernière partie (l’histoire se décline en 2 tomes) est bien prenante et rythmée, éveille évidemment un certain questionnement sur les personnalités subtiles de Flint, du Colonel Nolan et du mystérieux Nukpana dont les rôles restent à expliciter. Elle a pour avantage de mêler ainsi aventure historique plutôt sinistre, parsemée de chamanisme, de possession et de manipulation insidieuse, ingrédients suffisamment probants pour planter le décor et tenir en haleine le lecteur jusqu’au dénouement prochain.

Etant intervenu jusqu’à présent comme coloriste dans des séries telles que Le pape terrible, L’enfant maudit ou Bouncer, Florent Bossard se lance pour la première fois semble-t-il, dans le dessin à part entière. Force est de constater que celui-ci a du potentiel et révèle un travail bien structuré, proportionnel et très explicite. Sous une colorisation lumineuse et son trait adroit, les décors enneigés de la Sierra Nevada sont assurément synonymes de grands espaces vierges et désolés donc réussis. De même, ses personnages possèdent un certain charisme, dans leurs attitudes bien suggérées et leurs agissements susurrés.

Une mise en bouche captivante, qui évidemment pose les bases d’un récit historique saupoudré d’angoisse et de fantastique.

 

Par Phibes, le 14 janvier 2012

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