OUBLIÉS D'ANNAM (LES)
Tome 2

Lancé à la recherche d’Henri Joubert, soldat disparu durant la guerre d’Indochine, le reporter Nicolas Valone a décidé, contre l’avis de son journal et malgré les menaces dont il a été la cible, de partir pour Saigon, afin d’y trouver Kim-Chi, la fille de celui-ci et y glaner d’avantage de renseignements. A son contact, il y apprend les raisons de la trahison de Joubert et son ascension au sein de la résistance vietminh. Mais les manoeuvres d’intimidations persistent tendant à prouver que quelqu’un, dans, l’ombre ne veut pas que le journaliste progresse dans son enquête.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur OUBLIÉS D’ANNAM (LES) #2 – Tome 2

Frank Giroud poursuit, par le biais de son thriller, l’évocation de ses soldats blancs (français) d’Hô Chi Minh, méconnus du grand public, qui à l’issue d’un premier conflit (seconde guerre mondiale) se sont engagés par idéologie dans un autre combat pour enfin, faire cause commune avec leur nouveau adversaire. Ces ralliés, car tel est leur nom, trouvent en cet épisode un représentant en la personne de Henri Joubert que le journaliste Nicolas Valone tente, par tous les moyens, de retrouver sa trace.

La recherche d’authenticité est de mise en cet épisode qui nous emmène tout droit au coeur du Vietminh. Frank Giroud s’est donné pour mission de faire connaître à son lectorat les raisons d’un tel ralliement. L’intrigue y est toujours aussi forte, auréolée d’un mystère qui tend à s’éclaircir au fur et à mesure que les investigations de Valone avancent. De nouveaux personnages viennent croiser l’enquêteur et permettent de découvrir le parcours énigmatique du disparu.

Cet épisode renferme des moments forts, emplis de sentiments les plus divers (espoir, ténacité, colère, douleur, résignation…). Valone voit en celui-ci la fin de sa longue quête douloureuse dans un dénouement en lequel l’émotion a sa place. La menace est toujours bien pesante et se découvre à plusieurs étapes du récit. Aussi, le scénariste a gagné son pari en parvenant à mêler habilement Histoire et fiction dans une apothéose qui laisse un arrière-goût d’amertume.

L’univers pictural de Lax est formidablement explicite grâce à son style qui se veut réaliste. On ne se lasse pas d’admirer les multiples détails qui composent chaque planche. Les personnages sont largement convaincants par les expressions qu’ils arborent et leur beauté naturelle. Pareillement, on reste frappés par la colorisation utilisée, non agressive, presque pastel qui englobe protagonistes et décors dans une ambiance authentique.

Ce second tome clôture superbement l’aventure journalistique qui en fait, même aujourd’hui, un must en matière de récit historique. A ce titre, il est peut-être bon de rappeler que ce dernier a obtenu la Bulle d’Or du meilleur scénario 1990, le prix de la Presse au Festival de Sierre, et le titre d’"indispensabilissime" décerné par le jury d’Angoulême aux dix meilleures BD de l’année. Bravo !
 

Par Phibes, le 18 mai 2009

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