OÙ SONT PASSÉS LES GRANDS JOURS ?
Tome 2/2

Complètement paumé depuis la mort de son ami Fred, Hugo a décidé d’avouer à sa compagne Alice son infidélité et sa future paternité. Ne pouvant pardonner cet écart, cette dernière est partie aussitôt du domicile en emportant sa fille Violette. Aussi, Hugo en réfère à l’abonné qui a pris le numéro de téléphone de Fred mais sans aucun retour immédiat. Face à sa mère qui est venue passer quelques jours chez lui, il n’obtient que des reproches sur sa conduite inqualifiable. Tout comme de la part d’Etienne et Jean-Marc, ses deux potes, qui le critiquent sans compassion. Totalement isolé, il ne voit qu’une chose, celle de tenter de recoller les morceaux en cherchant à revoir Alice mais là-aussi sans aucun succès. Et si la solution pour se sortir de sa situation de looser se trouvait dans ses souvenirs avec Fred ?

Par phibes, le 1 novembre 2015

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Notre avis sur OÙ SONT PASSÉS LES GRANDS JOURS ? #2 – Tome 2/2

Force est de constater que Jim en impose quand il s’agit de raconter des histoires modernes à dimension humaine plombées par des amours difficiles, des drames, des déchirements et revigorées par des émotions et des espoirs salutaires. « Où sont passés les grands jours » fait partie de cette veine que l’artiste exploite grassement (Une nuit à Rome, Une petite tentation, Héléna, Un petit livre oublié sur un banc…) de la manière la plus simple, la plus directe et la plus généreuse.

Cette deuxième partie nous renvoie dans la séparation tragique d’Hugo et Alice, séparation qui se veut conditionnée par l’égarement du personnage principal à la suite du décès de son ami Fred. Fort de cette situation déchirante qui ne peut que laisser de profondes cicatrices, Jim s’attache à nous faire vivre la suite des déambulations troublées d’Hugo, son désarroi, sa recherche de réponse sur la disparition de son pote en tentant de s’appuyer sur ses proches ou sur une autre personne totalement étrangère qui finit par jouer son jeu, jusqu’à un déclic qui va permettre d’entrevoir une sorte de rédemption.

Une fois de plus, l’évocation se veut remarquablement cohérente. Les situations qui se dévoilent dans des accents dramatiques et parfois humoristiques adroitement soupesés, s’emboîtent dans une justesse scénaristique qui rend le récit on ne peut plus agréable à parcourir. Si, dans le premier volet, Hugo avait quelque chose d’agaçant dans son comportement, ici, ce dernier défend une position rebondissante, toute en émotion, complètement plausible. Le parcours affectif qu’il nous offre, alimenté par un intimisme obsédant, nous permet de savourer à pleine dent cette humanité ambiante, entre regrets et renaissances, qui scotche notre sensibilité. Et comme c’est le dernier opus, les réponses tombent également, celle concernant le décès de Fred, celle en rapport à l’étrange héritage des trois copains…

La sensibilité de la destinée d’Hugo et de ses proches passe inévitablement par l’excellent travail graphique d’Alex Tefenkgi. Ce dernier arrive, à la faveur d’un trait simple et naturel tout en finesse, à rendre cet univers plausible, chargé en émotions diverses. Il va de soi que l’expressivité de ses personnages, superbement étudiée, y est pour beaucoup et se veut conjuguée à un très joli travail sur les décors.

Une fin d’histoire romancée superbement orchestrée par deux artistes qui ont trouvé le moyen de jongler très habilement avec nos émotions. Une nouvelle pépite qui trouve une place de choix dans la collection Grand Angle de chez Bamboo.

Par Phibes, le 1 novembre 2015

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