ORVAL
DEUXIEME PARTIE

Suite et fin du superbe diptyque Orval où, au-delà des ravages de la révolution, Jean Claude Servais nous conte une très belle histoire d’amour.
Nous sommes en 1800, la fièvre de la révolution est passée, l’abbaye d’Orval connait malheureusement le sort de nombreux édifices religieux et sert à présent de carrière de pierre pour les bourgeois ou paysans de la région. Mais les pierres ne sont pas la principale richesse convoitée, la légende du trésor de l’abbaye plane sur ces terres et suscite la convoitise et la vilenie.

Par olivier, le 14 octobre 2010

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Notre avis sur ORVAL #2 – DEUXIEME PARTIE

Maitre Froisset est désormais propriétaire des ruines de l’abbaye, propriété qu’il n’a achetée que dans le désir avoué de retrouver les richesses enfouies.
Mais, alors que ce dernier mène une vie bourgeoise, un jeune homme, Jacques, arrive au manoir revendiquant sa paternité.
Froisset le fera jeter manu militari hors de chez lui. Ignoré, humilié, rejeté, Jacques n’aura de cesse de se venger de son géniteur.
Il devient brigand, mais son but à lui aussi est de trouver le trésor des moines pour assouvir sa vengeance et pouvoir écraser son père.
La légende du trésor de l’abbaye, auquel aurait été ajouté celui de Marie Antoinette, échauffe les esprits et attise donc bien des convoitises. Mais le trésor, s’il existe, est bien dissimulé et les quelques moines restés après la chute de l’abbaye n’ont rien divulgué même sous la torture.
Au milieu de l’avidité humaine, un moine vit encore, retiré dans la forêt avec l’aide d’un villageois qui lui apporte nourriture et nouvelles. Ermite, il prie et médite pour le salut et la paix du monde.

Péripéties et drames, l’aventure d’Orval est le triste résumé d’une période violente de notre histoire.
S’appuyant sur des faits historiques, Jean Claude Servais nous raconte un récit fort beau, mettant en miroir l’amour noble et pur, presque Arthurien d’Helena et Gauthier et celui, vil et médiocre, de Maître Froisset. C’est manichéen, certes, surtout si vous ajoutez la notion d’argent qui salit et corrompt tout, mais raconté par Servais, c’est beau et touchant.

Le dessin est précis, d’un réalisme presque photographique. Il laisse entrevoir toute la minutie, le désir de rendre hommage à cette abbaye, lieu de recueillement et d’espoir, lieu où la sérénité et l’amour sont presque palpables.
Les couleurs de Raives qui illuminent l’album dans une explosion de lumière donnent à la nature et aux animaux une force et une présence authentique sans jamais gommer le trait net et sensible de Servais.

Orval est le récit de la grandeur et de la décadence d’une abbaye, mais c’est surtout l’histoire d’un lieu et de la nature qui l’entoure qui servent d’écrin à une chronique sur des personnages emportés par les bourrasques de l’Histoire.

Par Olivier, le 14 octobre 2010

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