Orfi aux enfers

En plein concert, Orfi, jeune chanteur pop à la mode, croise le regarde d’Eura venue l’acclamer au milieu de la foule de groupies. Un peu plus tard, alors qu’il regarde par la fenêtre, il croit la reconnaître et la voir entrer dans l’immeuble d’en face en passant au travers du mur, comme un fantôme.
A partir de là, il n’aura de cesse de tenter de la retrouver et l’image d’Eura l’obsédant, armé de sa guitare et de ses chansons, il ira jusqu’aux portes des enfers, réussira à y entrer et à retrouver sa belle. L’amour d’Orfi pour la jeune fille, aussi grand soit-il, sera-t-il assez fort pour la ramener sur terre ?

Par MARIE, le 1 janvier 2001

Notre avis sur Orfi aux enfers

Buzzati, plus connu par ses lecteurs pour son talent d’écrivain, et grâce à l’heureuse initiative des éditions Actes Sud BD de rééditer cette œuvre épuisée depuis longtemps, nous fait maintenant découvrir ses talents de dessinateur. En effet, il est peu fréquent que les hommes de littérature s’intéressent à la bande dessinée et pourtant ce fut le cas de Dino Buzzati qui se permit de nombreuses passerelles entre les différents arts qu’il admirait, notamment la peinture, la photographie, le dessin, l’écriture, et entre les différents thèmes qu’il affectionnait dont l’érotisme et les femmes qu’il aborda en toute fin de carrière.

Il est difficile de caractériser le dessin de Dino Buzzati qui utilise un grand nombre de styles différents. L’artiste semble tout aussi à l’aise dans un décor hachuré, sombre, que dans un portrait ligne clair, totalement épuré, que ce soit dans une ambiance réaliste ou non.

Les années 60 sont riches de créations artistiques et donnent un matériau intéressant à l’auteur qui s’attaque au mythe d’Orphée et d’Eurydice. Ainsi revisité par un imaginaire débordant, l’œuvre aborde l’amour pur et la mort avec beaucoup plus de fatalisme que le mythe grec.

Dino Buzzati n’hésite pas à mettre en avant ses influences, ses convictions et ses coups de cœur dans ses dessins. Ainsi se rencontrent Marylin Monroe, Andy Warhol, la Valentina de Crépax, le pop-art, Magritte, Einstein, De Chirico, parmi les plus importants.

En conclusion, ce qu’on peut retenir à la lecture d’Orfi aux enfers est que Buzzati oriente le lecteur vers l’acceptation notamment du deuil, et vers l’acceptation d’une certaine liberté sexuelle. Pour expliquer les fantasmes évidents dessinés par l’auteur, Delphine Gachet (Association des Amis de Buzzati) cite ses lectures, notamment les revues érotiques américaines, japonaises et françaises, les revues bondage d’Irving Klaw, ainsi que les photos de ses modèles nues, dans la préface qu’elle a rédigée pour cette édition.

Œuvre curieuse et intéressante pour les amateurs de culture.

Par MARIE, le 9 octobre 2007

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