ORCS & GOBELINS
Silence

Yudoorm dit Silence est un vieil orc, usé, buriné, qui a vécu de très nombreux combats au point d’être devenu une légende parmi les siens mais qui vit avec ses fantômes. A la tête d’un groupe de mercenaires qui se font surnommer les Silences par rapport à leur manière de guerroyer, il se prépare à mener une campagne qui lui tient particulièrement à cœur. Accompagné de Freill, un gobelin, il s’est mis en chasse d’un adversaire fanatique qui, pour bien marquer les esprits, écorchent vif ses victimes et les sèment sur son chemin. Tandis que Yudoorm et son armée avancent progressivement en détruisant un à un tous les camps de veille de leur ennemi, un groupe appartenant aux écorcheurs les suit à la trace afin d’évaluer leur puissance. Est-ce que Silence saura faire tomber son adversaire sans y laisser sa vieille carcasse ?

Par phibes, le 2 septembre 2020

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Notre avis sur ORCS & GOBELINS #9 – Silence

Autre représentant de ceux qui se font surnommer « culs verts », Yudoorm vient, comme ses prédécesseurs, se présenter à nous. C’est dans le cadre d’une opération guerrière que nous faisons sa connaissance, une opération à l’issue de laquelle on va pouvoir comprendre pourquoi elle a été lancée.

Olivier Peru revient donc (après La poisse et Renifleur) dans l’aventure liée à ce peuple fantastique des Terres d’Arran et nous conte dans un style narratif bien dense l’histoire de ce nouveau personnage que l’on appelle communément Silence. Force est de constater que le sous-titre de cet album a de quoi susciter quelque étonnement car les orcs sont plutôt connus pour batailler bruyamment. Ici, Yudoorm nous prouve le contraire et ce, d’une manière beaucoup plus sage et réfléchie.

Ce nouveau « portrait » se veut pleinement intéressant car, comme il se doit, il bénéficie d’un trait de caractère on ne peut plus fort et obscur. Au travers d’une mission vindicative aux accents tragiques agrémentée de dialogues toujours aussi nature, Olivier Peru nous en fait une description remarquable, via une narration qui se veut, pour une grosse partie, portée par le Gobelin Freill, ici très complice. On y découvre une destinée tourmentée, avec ses quelques instants de bonheur mais surtout avec ses drames qui n’ont pas fini de revenir à la surface face à un adversaire des plus retors. On y perçoit le trouble intérieur permanent de Yudoorm, on se laisse surprendre par son calme et sa détermination, on est sidéré par sa stratégie, le tout dans un étalage scénaristique rondement mené.

Pour la troisième fois, Stéphane Créty assure la mise en images des équipées de cette famille de personnages hors norme. A n’en pas douter, l’artiste s’en tire franchement bien, réalisant un travail qui met bien évidence les plus fortes caractéristiques de ce peuple. Jouant sur le côté massif inhérent à ce dernier, il nous offre de sacrés gueules vertes à commencer par Yudoorm, marqué à tout niveau. Son expressivité est impressionnante voire imposante car on arrive à percevoir ses réflexions les plus intimes. Les paysages sont aussi de rêves, colorisé avec rigueur par un Olivier Héban très en forme.

Une histoire sombre et forte pour un personnage qui ne l’est certainement pas moins.

Par Phibes, le 2 septembre 2020

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