ORCS & GOBELINS
Shaaka

Sur l’Ile d’Enghien, dans la Cité-Etat d’Alpremont, Shaaka, femme orc de stature imposante et de forte poigne, travaille désormais pour son propre compte depuis qu’elle a quitté le service d’Egilon, le gouverneur de l’ile. Toutefois, ce dernier ne l’a pas oubliée et vient, ce jour, lui demander son aide. En effet, ce dernier s’est mis à dos des clans orcs qui vivaient sur un territoire qu’il convoitait. Une grande partie de ceux-ci ayant été décimée par empoisonnement, les rescapés ont mandaté le sinistre Wog’ornak et sa clique hétéroclite pour tuer Egilon et sa fille Lynewe. Aussi, le gouverneur sollicite contre compensation sonnante et trébuchante la protection de Shaaka envers sa fille en l’entraînant au plus loin, hors de l’île. Cette mission va se révéler des plus dangereuses eu égard à la terrible notoriété et la grande ténacité de celui qui va les poursuivre et de ceux qui l’accompagnent.

Par phibes, le 25 septembre 2021

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Notre avis sur ORCS & GOBELINS #14 – Shaaka

Très inspiré par cette peuplade à la peau verte et aux crocs proéminents des Terres d’Arran, Sylvain Cordurié creuse sa place au sein de cette série-concept, après Myth (tome 2), Pest (tome 12) et Korn’yr (tome 13). Grâce à son nouvel album, l’artiste vient nous démontrer comme il l’avait susurré précédemment (voir l’habile Durlah dans la bande de Pest) que la saga Orc peut également se conjuguer au féminin.

Considérant que les culs verts masculins sont catalogués pour ne pas faire dans la dentelle, on pourrait penser que leurs femelles soient plus posées. Mais il n’en est rien puisque l’une de leurs représentantes, Shaaka, est là pour nous confirmer leur propension à tailler dans le vif de tous les sujets. Cette nouvelle équipée permet donc de nous caler dans l’ombre de la mercenaire orc et de la suivre dans une mission de tous les dangers face à une troupe d’homologues atypiques bien revanchards.

Une fois n’est pas coutume, l’on assiste sous le couvert d’une intrigue pour le moins efficace à des péripéties bien punchies. La course-poursuite dont il est question permet à Sylvain Cordurié de jouer sur une action qui sied à pareille peuplade, se jouant du charisme démesuré de ses bestioles massives et de leur violence pour susciter une réelle tension et un certain décalage à son histoire. Qui plus est, il lui associe un autre personnage féminin qui ne manque pas lui non plus de caractère. De fait, sans être pour autant dépaysé mais avec une fin bien subtile, on passe un très bon moment de lecture.

Même s’il avoue en avoir bavé, Jean-Charles Poupard peut se vanter d’avoir réalisé une très bonne prestation. A ce titre, l’on saluera son graphisme qui respecte l’univers des Terres d’Arran, dans ses ambiances médiévales multi-ethniques, dans la représentation sauvage et malgré tout féminine de Shaaka, femme orc particulièrement efficiente dans les contacts, de ses pairs impressionnants par leurs statures et leurs sales gueules. On pourra saluer la vivacité des affrontements, à la fois barbares et sans concession, titillant une certaine démesure. Tout cet ensemble a l’avantage d’être magnifié par la très belle palette de couleur J. Nanjan.

Une excellente aventure à la sauce cul-vert servie par une femme-orc (Shaaka) qui n’a pas honte, pour notre plus grand plaisir, de manier le coupe-chou comme ses pairs mâles.

Par Phibes, le 25 septembre 2021

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