ORCS & GOBELINS
Renifleur

Après une nouvelle traque, le seigneur Roksen et sa troupe ont fait prisonnier un nombre conséquent de jeunes gobelins. De ce contingent qui doit être envoyé dans le sud du pays, deux jeunes ont été retirés pour devenir les esclaves de chaque fils du souverain. Tandis que l’un est élevé à la dure par Enash l’ainé, l’autre bénéficie de quelques considérations de la part de Nyrrad, le cadet. Lors d’un banquet, le gobelin de ce dernier tue en combat singulier son homologue. Mis au rebut, il reste toutefois aux ordres de son jeune maître Nyrrad. Quelques années plus tard, surnommé désormais Renifleur pour ses capacités olfactives, le gobelin parvient à sauver son maître mais celui-ci se refuse de le libérer. Encore bien plus tard, le seigneur Rocksen est mort d’une simple fièvre et Nyrrad demande alors à Renifleur de voir si ce décès est naturel. Les premières investigations démontrent qu’il s’agit d’un empoisonnement. Quelques temps après, Enash, successeur de son père, est victime d’une tentative d’assassinat. Qui a bien pu commanditer cet assassinat ? Malgré les recherches, cette question va perdurer jusqu’à ce qu’Enash, Nyrrad et leur troupe partent faire la chasse à un mystérieux fantôme qui martyrise le peuple des montagnes. Là, les deux frères vont trouver réponse à leur question.

Par phibes, le 4 décembre 2019

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Notre avis sur ORCS & GOBELINS #8 – Renifleur

Ce huitième volet des équipées propres à la catégorie des fameux culs verts, est l’occasion de réunir deux artistes ayant déjà participé à cette saga typiquement fantasy. En effet, Olivier Peru, scénariste du tome 5 (La poisse) s’associe au dessinateur Giovanni Lorusso, adeptes de ces personnages qu’il a su croquer dans le tome 2 (Myth) pour nous plonger une nouvelle fois sur une partie du territoire des Terres d’Arran et nous faire vivre les tribulations douloureuses d’un gobelin, Ylack dit Renifleur.

Eu égard au personnage retenu et à son charisme peu ragoutant, le récit ne va pas forcément s’attarder sur les bonnes dispositions de celui-ci. Considéré comme un fléau à exterminer par les humains, celui-ci est appelé à prendre une position de reclus et de revanchard. C’est donc dans cette optique dégradante que nous nous attachons à ce gobelin qui n’en a pas fini de subir des outrages et d’alimenter sa rancœur vis-à-vis de ses geôliers.

Servi par une fluidité remarquable, l’histoire de Renifleur verse dans un drame effrayant. Stéphane Peru nous livre un récit fort, inventif, servi par des dialogues percutants et une voix intimiste bien obsédante. L’intrigue se veut sombre, évolutive et nourrie de rebondissements particulièrement impressionnants. L’amertume prend une place de choix dans ce tome et perdure tout du long, créant une ambiance pesante comme il se doit eu égard à la cruauté des humains et le caractère bien sournois du gobelin.

Dessiner les êtres à peau verte réussit à Giovanni Lorusso. En effet, le travail qu’il produit une fois encore dénote une belle recherche singulièrement réaliste dans un univers typiquement imaginaire. L’esthétisme conforté par une colorisation idéale est au rendez-vous, se traduisant par des décors superbes, foisonnant de détails et de protagonistes quand il le faut. Pareillement, ses personnages sont exaltants à commencer par Ylack qui se révèle dans son for intérieur, suivis par d’autres tout aussi violents et sans scrupule dans leur gestuelle et leurs expressions.

Un nouvel opus imparable, bestial et incontournable dans cette saga.

Par Phibes, le 4 décembre 2019

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