ORCS & GOBELINS
Pest

Adeptes de l’appât facile, Pest et sa bande constituée de gobelins et d’une semi-orc ont migré au Nodrenn. Leur vilaine notoriété de cambrioleurs ne les ayant pas précédés, ils ont pour projet de faire le sac d’un temple érigé par les adorateurs de Tulas, une secte qui pratique l’anthropophagie pour le bien de leurs membres. A peine ont-ils pu faire un inventaire des étals qu’ils se retrouvent pris au piège par les gardiens ventrus. Le combat est inévitable et l’agilité de Pest et de ses équipiers fait la différence. Ces derniers parviennent à éventrer les grosses bedaines mais la victoire est amère. Ce qu’ils étaient venus voler n’est que quincaillerie sans valeur. La queue entre les jambes, les culs-verts repartent en quête. Quelques jours plus tard, ils jettent leur dévolu sur une bourgade isolée inoffensive et parviennent à faire une razzia sans faire couler de sang. La chance semble coiffer le groupe qui décide quelques temps après de renouveler leur exploit en se focalisant sur une cité plus grande dépourvue à priori de défenseurs. En parcourant l’une des ruelles, Pest s’interroge sur la béatitude des personnes qui croisent. Les gobelins et la semi-orc finissent par intégrer docilement la communauté et se retrouvent le lendemain avec la gueule de bois. C’est à ce moment-là qu’une horde de cavaliers en armes apparaissent avec des intentions bien précises à l’encontre de Pest et des siens. Pris au piège, ils sont jetés dans un cul de basse-fosse. C’est dans le coin le plus sombre de celle-ci qu’un péril monstrueux va se révéler…

Par phibes, le 4 juillet 2021

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Notre avis sur ORCS & GOBELINS #12 – Pest

Pour la deuxième fois dans cette saga, Sylvain Cordurié qui participe pleinement à la série des Maîtres-Inquisiteurs, fait une petite incartade à l’univers des Terres d’Oscitan pour s’immerger dans celles d’Arran et animer les représentants de l’un des peuples qui y sévit avec fracas et robustesse, les Culs verts (en d’autres termes les orcs, gobelins et leurs pairs à dents bien pointues).

Menée par un chef de bande nommé Pest, cette aventure nous transporte dans la partie la plus au nord des Terres, après que la Nécromancienne Lah’saa et son armée de goule (voir le premier cycle de la série des Elfes) a dévastée cette partie de territoire. Fort de ce cadrage temporel (qui a son intérêt pour la suite des péripéties), nous suivons le groupe au travers de leurs exactions malfaisantes et des conséquences d’un de leurs raids.

Considérant l’aura sinistre qu’arbore cette catégorie de créatures, on ne sera pas surpris de les retrouver dans un périple où le cynisme et la violence ont toute leur place. Sylvain Cordurié le traduit bien via une narration intimiste toujours aussi étoffée et une kyrielle de situations des plus mordantes. Il n’en demeure pas moins que Pest et les siens, bien que maléfiques, restent on ne peut plus plaisants à suivre (surtout Mignon et Durlah toute en féminité sauvage) et à cet égard, fort de l’inventivité de leur créateur, ne manquent pas de nous sidérer de plus en plus puissamment dans leurs pérégrinations monstrueuses.

On saluera une fois encore la prestation de Bojan Vukic, qui, assurément investi dans cet univers à la Tolkien, nous gratifie d’un travail alléchant. Pour avoir déjà participé dans cet arc gobelinesque et également dans celui des Elfes, l’artiste maîtrise complétement le sujet. L’imaginaire prend sa place à la faveur d’une restitution de décors aux accents médiévaux particulièrement bien léchés et d’une animation de personnages, peu ragoutants au demeurant, ô combien puissante, de temps en temps dans des scènes chocs. La magie visuelle sublimée par les couleurs sombres de J. Nanjan, opère donc et porte vers le haut le travail de Sylvain Cordurié.

Un opus tranchant à souhait qui intègre remarquablement l’univers des Orcs et Gobelins.

Par Phibes, le 4 juillet 2021

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