ORCS & GOBELINS
Morogg

Le village de l’orc Morogg situé à l’est de la Birkanie a été dévasté par une horde de chasseurs d’esclaves de l’Ourann menée par le sinistre Alshe’ran. Alors que les siens étaient assassinés devant ses yeux, il a été fait prisonnier et a rejoint d’autres congénères dans une colonie de carrioles blindées. Passablement traumatisés par ce qu’ils viennent de vivre, Morogg et ses compagnons d’infortune tentent de tenir le choc tandis que leurs détracteurs les entraînent vers les lieux où ils pourront les vendre. Ces derniers ayant choisi le chemin le plus court, ils se doivent de passer par un col de montagne qui a la particularité d’être très dangereux. Après avoir bivouaqué, la dure ascension commence. Lors de celle-ci, Morogg et les siens en profitent, à la faveur d’un virage, pour déséquilibrer le fourgon dans lequel ils sont enfermés. C’est la chute, une chute lourde et vertigineuse dans des marécages nauséabonds. Ayant essuyé quelques pertes, les survivants dont Morogg se mettent en ordre de marche forcée alors que plus haut, Alshe’ran et sa troupe engagent les poursuites. La traversée de ces marécages va se révéler pour tous particulièrement douloureuse eu égard à la présence en ces lieux glauques d’une menace très ancienne.

Par phibes, le 29 avril 2022

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Notre avis sur ORCS & GOBELINS #16 – Morogg

A l’image de son confrère Nicolas Jarry, Sylvain Cordurié trace avec inspiration son chemin au travers de cette saga se rapportant au fameux peuple vert qui arpente le monde d’Aquilon. Pour ce faire, il se fait le rapporteur d’aventures fantastiques liées à un nouveau représentant de cette ethnie peu ragoutante au demeurant, l’orc Morogg.

Irrémédiablement associée à une verve luxuriante, réellement sans emphase et percutante à souhait ne serait-ce que pour faire comprendre que nous touchons à une certaine primitivité, cette histoire reste du début jusqu’à la fin entre les mains des orcs et des gobelins. Pas de nains, pas d’humains, pas d’elfes, que des culs-verts (des massifs et des moins massifs) et … une mystérieuse bestiole à découvrir. Fort de ce choix, Sylvain Cordurié nous plonge dans une course-poursuite ensanglantée animée par des protagonistes des deux côtés bien caractérisés.

L’inspiration reste de mise dans cette aventure fuyante, remarquablement bien engluée, à l’instar des marais traversés, dans des ambiances pesantes et sombres, au sein desquelles le rebondissement peut surgir à tout moment. Entre l’évocation parfaitement bien cadrée de Morogg par une tierce personne, la soif insatiable de vengeance d’Alshe’ran et l’insaisissabilité de Rudryll, force est de constater que l’amateur de sensations fortes en aura pour son argent, tant Sylvain Cordurié trouve le bon rythme et la bonne mesure pour concilier le tout.

Autant dire que Stéphane Créty, fidèle illustrateur de cette saga, prouve une fois de plus qu’il est dans son élément. L’artiste, en association avec Juliette Créty, nous offre une nouvelle vision de cette monstrueuse peuplade qui apporte un punch indéniable à cette aventure. Les orcs ont de sacrés gueules et ne manquent assurément pas de mordant, dans la parole et surtout dans le combat. Ils ont un terrain de « jeu » de belle qualité picturale, avec des décors sauvages habilement détaillés et à l’ambiance saisissante.

Une aventure verte de rage, à la démesure réellement appréciable dans un monde fantasy qui n’en finit pas d’aligner les destinées les plus sombres.

Par Phibes, le 29 avril 2022

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