ORCS & GOBELINS
Lardeur

Pour avoir triché au jeu et tabassé des gars de la milice blanche de Frillonne et puis avoir mis le feu à la taverne où ils se trouvaient, Lardeur et sa bande se sont enfuis en direction de la Terre des Ogres. Battus par des tempêtes asséchantes de sable, ils font en sorte d’échapper à leurs poursuivants en tentant de se faufiler entre les rocs de l’immense zone désertique. Ils finissent par découvrir une grotte naine semble-t-il abandonnée. Or, à peine y ont-ils pénétré, ils tombent nez-à-nez avec les gardiens des lieux. Contre toute attente, ces derniers les invitent à s’installer et à même se restaurer. Quelque peu rassurés par les paroles bienveillantes de leurs hôtes, Lardeur et ses compagnons baissent leur garde et goutent à un repos bien espéré. A leur réveil, ils découvrent avec stupeur le pourquoi d’une telle mansuétude. Une course pour leur survie s’engage aussitôt dans un labyrinthe souterrain qui cache bien des pièges…

Par phibes, le 28 novembre 2021

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Notre avis sur ORCS & GOBELINS #15 – Lardeur

Après Sylvain Cordurié, Olivier Peru reprend la main dans cette saga percutante animée par des personnages à peau verte qu’il connaît bien sous toutes les coutures (on lui doit en particulier les tomes 5, 8 et 9). Pour ce faire, l’auteur nous entraîne sur une partie du monde des Terres d’Arran, au cœur du territoire des ogres, en plein désert de Katzan.

Dans un décor hautement menaçant, nous faisons la connaissance de celui qui va nous transporter dans sa mésaventure, l’orc Labeur, promis ainsi que son équipe bigarrée (sa « famille ») à de périlleuses péripéties. Après avoir campé rapidement le pourquoi de leur débandade, on entre dans le vif de l’aventure propre à ces nouveaux culs verts et à l’unique elfe au contact de trois hôtes pas aussi amicaux qu’ils veulent bien le faire croire.

Il ne fait aucun doute qu’Olivier Peru a souhaité nous inviter dans une intrigue aussi puissante que la notoriété des personnages qui la porte. Nous introduisant dans une quête de survie avec son lot de cadavres, le scénariste anime celle-ci de main de maître, utilisant des dialogues toujours aussi vigoureux et imagés, ne laissant à son récit que très peu de temps morts et jouant habilement, de par la violence ambiante, avec nos sensations. Orcs, gobelins et elfe se voient donc pour notre plus grand plaisir soumis à un jeu mortel pour ne pas dire cruel, dans des effets tonitruants, ravageurs, jouissivement démesurés (c’est la marque de fabrique de cet univers fantasy) comme on les aime.

C’est la première fois que Ma Yi intervient dans cette saga. Le moins que l’on puisse dire est que l’artiste, qui connaît déjà les Terres d’Arran pour avoir illustré l’arc des elfes noirs et qui est à l’origine de l’animation de Yuna et plus récemment du premier opus du Manoir de Shéridan, fait preuve d’une réelle maîtrise graphique. Le travail est perceptible, de par le détail employé et l’excellente représentation de ses personnages hors norme, peu importe sa race. On pourra également lui reconnaître l’admirable maitrise de sa palette de couleurs qui porte évidemment vers le haut la qualité générale.

Une aventure de plus très accrocheuse qui donne une fois encore la furieuse envie de retrouver ces fameux êtres à la peau verte dans des escapades toujours aussi mordantes.

Par Phibes, le 28 novembre 2021

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