ORACLE
Le Déchu

Depuis qu’il a perdu celle qui l’accompagnait lors de ses pérégrinations à travers la Grèce, Homère est en panne d’inspiration et erre comme une âme en peine. C’est alors qu’il est approché par Athéna qui l’invite à rencontrer son père, Zeus. En effet, ce dernier le réclame auprès de lui en Olympe afin qu’il participe en tant que témoin au tribunal des Dieux qui s’est réuni pour juger Apollon, à l’origine de plusieurs tentatives d’assassinat en l’encontre du Dieu Suprême. Là, au beau milieu de cette réunion d’êtres mythiques, face à un prévenu prostré, Homère est invité à revivifier ses facultés de divination et à faire le récit des actes passés du dieu déchu. Les visions auxquelles l’oracle va être confronté, ne vont pas tarder à mettre à nu les exactions revendicatives d’Apollon mais aussi découvrir une terrible manipulation.

Par phibes, le 11 janvier 2018

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Notre avis sur ORACLE #10 – Le Déchu

Depuis l’origine de la saga, Homère intervenait en tant que narrateur et avait donc pour habitude de conter à ses pairs les histoires qui liaient les Dieux de l’Olympe aux simples mortels. Avec le présent opus, l’oracle aveugle qui a perdu de sa superbe à la suite de la perte de Cydippe, a le privilège de se retrouver face aux êtres suprêmes dont ils retraçaient auparavant les péripéties et de participer au jugement d’Apollon.

Force est de constater que Sylvain Cordurié, qui retrouve pour la deuxième fois la saga (après le tome 6), a décidé de frapper fort en permettant à son personnage clé de côtoyer pleinement non pas un dieu mais les dieux de l’Olympe et de participer activement à leur équipée. De fait, bien que ce récit fasse une entorse au concept de la série, on reste conquis par la façon dont les évènements se déroulent, commençant étrangement par la mise en accusation d’Apollon et finissant, après une introspection révélatrice dans le passé de ce dernier, sur des accents totalement hors norme.

Bien inspirée par la Mythologie grecque et par ses divinités les plus représentatives, l’histoire évoquée bénéficie de fait d’une énergie voire d’une démesure incontournable qui nous entraîne dans une sorte de règlement de compte divin sous le couvert d’un complot maléfique et destructeur. A ce titre, l’on pourra saluer, sous le couvert du mystère de la trahison du dieu des arts et du soleil, la très bonne montée en puissance des péripéties qui font d’Homère, le seul mortel de cette équipée sur le Mont Olympe, un témoin privilégié et qui assurent par ailleurs le lien avec les épisodes précédents.

Comme il se doit, la mise en images de Bojan Vukic se veut de grande qualité. A l’appui d’une belle restitution bien réaliste qu’il a su faire évoluer dans des séries comme Elfes, Les Grands Anciens, Le retour de Dorian Gray…, l’artiste trouve une très belle manière de représenter la Grèce Antique. Les côtés historique et mythique sont superbement représentés au travers des décors particulièrement léchés (le Mont Olympe et le tribunal des Dieux sont impressionnants) et des personnages divins au charisme surdéveloppé. De plus, les scènes de combats sont impressionnantes de par leur énergie perceptible.

Un opus divinement puissant mené de mains de maître par des artistes au talent incontestable.

Par Phibes, le 11 janvier 2018

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