ORACLE
Le clairvoyant

sur le Mont Ménélaïon, à proximité du lieu légendaire où reposent les dépouilles d’Hélène et de Ménélas. Malheureusement pour l’aède, l’inspiration n’y est pas. Dépité par cette sècheresse intellectuelle, Homère se voit incité par Cyddipe, sa partenaire guide, à aller passer l’hiver qui arrive en la cité de Sparte. Alors qu’ils ont pratiquement atteint les portes de la ville guerrière, ils font la connaissance d’un jeune garçon, Philométis, qui pour remercier l’oracle de ses discours, se met à leur conter une histoire orageuse qui lie les mortels aux dieux. Cette dernière remonte au temps où l’oubli a touché les hommes et où les dieux, par répercussion, ont pratiquement épuisé leur magnificence. Dans ce monde obscur, Héra favorise la naissance de jumeaux, Protogonos et Deuteron, et leur trace une destinée différente. Pendant que le premier aura le physique et l’esprit court, le second n’aura de cesse d’améliorer son savoir. C’est d’ailleurs ce dernier qui va, à l’issue d’un très grand voyage et d’une belle ascension sociale, finir par s’opposer à ses dieux et en particulier à Héra et à Zeus.

Par phibes, le 2 avril 2016

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Notre avis sur ORACLE #7 – Le clairvoyant

Ce septième volet de la belle saga concoctée et dirigée par Jean-Luc Istin, donne une superbe occasion à Antoine Tracqui de faire son entrée dans l’univers de la bande dessinée. Médecin légiste de métier devenu depuis peu romancier (Point zéro, Mausolée), cet auteur s’offre le luxe de guider les pas du poète Homère devenu Oracle dans sa destinée, partagée avec sa compagne d’aventures Cyddipe.

Cette nouvelle épopée qui, comme il se doit, nous replace dans la Grèce Antique. Cette fois-ci, Homère laisse sa place de conteur au profit d’un nouveau personnage bien mystérieux, Philométis. A l’appui de ses connaissances, le jeune homme va éclairer la lanterne de ses auditeurs au travers d’un récit qui répond au cahier des charges de la série concept en se rapportant à une vengeance exécutée par un mortel sur les dieux de l’Olympe.

A travers cette histoire au final percutant, l’on concèdera qu’Antoine Tracqui a bien mûri son projet de telle manière qu’il donne l’impression de ne souffrir d’aucune faille. Faisant habilement appel à des références mythologiques indéniables et se nourrissant d’une copieuse prose bien structurée, il met en avant une fiction très agréable à suivre. Ses personnages bénéficient d’un charisme incontestable et par ce biais, à force d’évocations et d’actions, nous entraînent dans des destinées dramatiques hautes en couleur, sous le couvert de divinités manipulatrices et de mortels malheureusement peu considérés.

La partie graphique a le privilège de réunir deux dessinateurs qui se complètent remarquablement. A la suite d’une belle participation partagée dans Les brumes d’Asceltis, Les templiers, Lucio Leoni et Emanuela Negrin se retrouvent donc pour mettre en images le monde antique foulé par Homère. Le travail est une fois de plus à la hauteur de ce que l’on a pu apprécier précédemment. La qualité se ressent dans toutes les vignettes via des décors historiques de toute beauté, riches en détails, associés à des personnages qui en imposent réellement, le tout rehaussé par une colorisation parfaitement maîtrisée de Cyril Saint-Blancat.

Une nouvelle épopée pleinement réussie qui intègre admirablement la série et qui conforte, pour notre plus grand plaisir, son intérêt global.

Par Phibes, le 2 avril 2016

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