ORACLE
La veuve

Dans le royaume d’Argos, après de très nombreuses années, Homère est parvenu à retrouver son ami le vieil oracle aveugle, au plus profond d’une prison sinistre. Grâce à cette intervention providentielle, le vieux sage se voit enfin libéré et en profite pour emmener illico le poète entendre une histoire au pied du temple d’Héra. Là, sur le parvis, une prêtresse entame la narration d’une légende ancestrale qui commence au moment où la mortelle Cydippe apprend que son amie Galatée a été abusée par Zeus. A ce moment, ne souhaitant pas que ce secret ne soit éventé, le roi des dieux provoque par l’intermédiaire de Poséidon, la dévastation de la cité qui engloutit la famille de Cydippe. Répondant à la supplique de son amie, la jeune femme décide de se venger de ce dieu cruel et le provoque en lui promettant d’invoquer la déesse Héra, sa femme, pour tout lui avouer s’il ne lui restitue les siens qui se trouvent aux enfers. Face à ce chantage, Zeus accepte de l’aider en lui permettant d’aller chercher son mari et ses deux enfants dans le royaume d’Hadès. Malgré les conditions émises, est-ce que Cydippe arrivera aux termes de sa quête infernale ?

Par phibes, le 5 février 2015

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Notre avis sur ORACLE #5 – La veuve

Conformément au concept de la saga dirigée par l’inaltérable Jean-Luc Istin, Homère et le vieil oracle se retrouvent pour la cinquième fois. Prévu pour être le dernier de la saga, ce nouvel épisode est l’occasion d’entendre ou plutôt de lire une nouvelle histoire de vengeance d’un humain sur un dieu.

Cette fois-ci, c’est Stéphane Betbeder qui se colle à l’exercice après Patrice Lesparre, Nicolas Jarry, Ronan Le Breton, et Olivier Péru, Scénariste de talent reconnu pour des séries comme Inlandsis, Deep, Dogma, Dr Watson…, ce dernier nous plonge dans une histoire antique qui, ici, ne sort pas de la bouche de l’oracle mais d’une prêtresse du temple d’Héra et qui met en scène la belle Cydippe et son détracteur le dieu suprême à savoir Zeus.

Ce face-à-face se veut évidemment électrique, tempétueux à souhait et vient nous introduire dans une descente aux enfers dans l’esprit de la mythologie grecque. A la faveur du parcours totalement hors norme de l’héroïne, Stéphane Betbeder nous ouvre les portes des ténèbres ancestrales. On y découvre avantageusement le cheminement des morts vers le royaume d’Hadès, via le Styx, le fleuve infernal, Charon le passeur, le chien à trois têtes Cerbère et autre lieux et personnages.

Par ailleurs, La veuve permet de dévoiler ce qui n’a pas été dit précédemment sur le pourquoi de la rencontre entre Homère et l’oracle. Au terme de rebondissements bien dosés, l’histoire qui prend des proportions divines extraordinaires, brise le voile sur cette étrange association et met à jour une sorte de manipulation céleste hors norme captivante.

Erwan Seure-Le-Bihan, assure une prestation marquante en jouant sur le surdimensionnement de la confrontation entre une humaine et des dieux. Pour cela, ce dernier n’hésite pas à soigner l’apparence de ses personnages en mettant bien en avant la fragilité des hommes et la surpuissance impressionnante des dieux et de ceux qui les entourent. Par ailleurs, les décors démontrent un gros travail réaliste dans le cadre de la reconstitution historique et également d’imagination quant à la représentation mythologique des enfers.

Une nouvelle histoire de vengeance sur fond de mythologie grecque très bien menée qui a le privilège de déliter un certain mystère entretenu sur les quatre premiers tomes et qui augure, contre toute attente, un sixième opus. Tout n’est donc pas dit !

Par Phibes, le 5 février 2015

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