ORACLE
Le supplicié

Devenu oracle, Homère parcourt la Grèce, accompagné désormais par Cydippe, la veuve qui porte les stigmates de la gifle de la déesse Héra. Ce soir-là, sous une pluie battante, ils atteignent la maison isolée d’un berger qui les accueille charitablement. Afin de le remercier, Homère décide de lui raconter une histoire. Cette dernière concerne Sisyphe, individu sans vergogne à l’origine de la création de la cité d’Ephyre, qui, après avoir roulé les dieux de l’olympe, se retrouve condamné à pousser inlassablement un rocher vers le sommet d’une montagne du Tartare. Impressionnée par sa ténacité, Perséphone, épouse d’Hadès, le maître des Enfers, vint le libérer de son châtiment afin de lui offrir l’occasion de se venger des olympiens. Pour cela, elle lui donne l’occasion de rencontrer Cronos et d’autres titans retenus également prisonniers du Tartare qui entendent favorablement la stratégie du mortel. Libérés, Sisyphe et les Titans quittent les Enfers pour rejoindre les forges d’Héphaïstos afin d’obtenir des armes. La seconde titanomachie est en route.

Par phibes, le 19 octobre 2015

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Notre avis sur ORACLE #6 – Le supplicié

Ce sixième épisode est l’occasion d’ouvrir un nouveau cycle à cette saga qui se nourrit grandement de la mythologie grecque. Toujours sous la direction de Jean-Luc Istin, cet épisode permet à Sylvain Cordurié et Stéphane Bervas de se retrouver (ils ont en commun le tome 1 de Sherlock Holmes Society) et de se lancer, conformément au concept de la série, dans l’évocation d’une nouvelle histoire de vengeance perpétrée par un mortel sur les dieux de l’Olympe.

Le supplicié permet, comme il se doit, de retrouver Homère le poète, digne successeur de l’oracle sans nom qu’il suivait lors des précédentes épopées. Pareillement, l’on retrouve Cydippe, la veuve marquée, qui lui sert dorénavant de guide. Ensemble, ils nous amènent à découvrir, via la rencontre pas si fortuite que ça avec un berger isolé, l’histoire de Sisyphe, mortel qui d’après la légende (L’Odyssée), fut condamné par Zeus à faire rouler un rocher à flanc de colline indéfiniment.

Ce nouvel opus peut se targuer d’être pour le moins captivant par le fait qu’il vient donner, en quelque sorte, une suite imaginaire aux malheurs du supplicié que l’on connaît et qui ont le privilège d’être, en deux planches, résumés efficacement. L’histoire de vengeance qui en découle et qui introduit une intrigue autour du berger auquel Homère s’adresse, se veut plausible puisqu’elle a la particularité de puiser grassement dans la mythologie grecque. Elle nous ouvre des perspectives purement gigantesques en nous glissant dans une nouvelle guerre entre Titans et Dieux de l’Olympe qui a la particularité d’être fomentée par un mortel rusé. De fait, on le concèdera bien volontiers, le scénario atteint des proportions d’un autre niveau que terrestre, extraordinairement démesurées et purement destructrices.

Stéphane Bervas a du potentiel et le démontre à nouveau dans cette ouverture de deuxième cycle. D’un trait assez fin, l’artiste entretient bien ce sentiment de puissance divine au travers de ses personnages massifs voire monstrueux qui se veulent sans concession, caractériellement surdimensionnés. Les scènes de combats sont réellement bruyantes et assurément bien gérées. Les ambiances ancestrales sont également bien restituées à la faveur d’un joli travail sur les décors et sur les tenues vestimentaires.

Une sixième histoire de vengeance d’un mortel sur les dieux grecs rondement menée qui permet désormais à Homère de prendre le pas sur son mentor et de nous introduire dans une série d’affrontements surpuissants. Une série concept qui garde tout son intérêt.

Par Phibes, le 19 octobre 2015

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