OR SOUS LA NEIGE (L')
Ici, tu es ce que tu fais !

Parti à la recherche du Klondike pour assouvir sa soif d’or, Matt Bowers s’est maintenant totalement acclimaté au milieu hostile et sauvage qui l’environne. Prenant son mal en patience, il continue à arpenter inlassablement les grands espaces blancs de l’Alaska qu’il a appris à connaître, voire à aimer. Ses recherches aurifères commencent même à porter leurs fruits. Epiés par Mersh, les agissements de Matt, désormais ordonnés, inquiètent passablement le trappeur qui ne peut que sentir que le jeune homme est sur la bonne voie et que s’il continue ainsi, il va devoir indubitablement le tuer. Le jour où Matt découvre le filon, le moment fatidique est arrivé. Après une ultime mise en garde, Mersh décide de mettre son plan à exécution. Serait-ce la fin de l’aventure de Matt ? A moins que ce dernier comprenne les intentions réelles du vieux trappeur et qu’il agisse en conséquence en faisant un choix décisif.

Par phibes, le 21 août 2014

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Notre avis sur OR SOUS LA NEIGE (L’) #3 – Ici, tu es ce que tu fais !

Cette troisième partie annonce la fin de l’aventure dans le Grand Nord de Matt Bowers, ce jeune paysan qui a abandonné famille et domaine pour se lancer dans la chasse à l’or en Alaska. Nous le retrouvons donc toujours plongé dans sa quête enfiévrée, cette fois-ci dans de meilleures dispositions que précédemment puisqu’il a maintenant appris à apprécier les grands espaces qu’il arpente. Mais cela ne veut pas dire que tout est au mieux pour lui car, dans son dos, le vieux Mersh continue à lui faire mener la vie dure.

Ce dernier opus permet, de par l’évocation qui est faite par un Eric Stalner bien inspiré par l’œuvre éponyme de Nicolas Vanier, d’entretenir le relationnel en pointillé entre Matt et Mersh dans une tension toujours aussi palpable. Tous deux restent pour le moins enflammés dans leurs aspirations personnelles et à cet égard, si l’on connaît depuis le départ les intentions de Matt, celles de Mersh restent un tantinet mystérieuses. Pourquoi ce dernier surveille sournoisement le jeune homme ? La réponse est enfin donnée et par elle, une nouvelle orientation au récit est donnée.

Force est de constater que cette aventure pratiquement à huis clos est bien entreprenante et a l’avantage de faire émerger, en complément d’un sentiment admiratif des espaces sauvages et de la faune qui y survit, une prise de conscience honorable. Le mirage de l’or s’éclipse, dans cet épisode, au profit d’une dimension humaine particulièrement généreuse tout en conservant son esprit premier aventureux. Exaltation, souffrance, traque, mystère, drame, isolement sont les quelques sensations parmi tant d’autres qui se ressentent dans ce récit que porte avec un certain brio Eric Stalner. Si les personnages ont un rôle bien précis qui permet de les rendre convaincants dans leurs actes, dame nature a aussi sa part de marché dans cette histoire, une part intraitable qui exige volontairement un certain respect.

Côté dessins Jean-Marc Stalner conserve un coup de crayon réaliste toujours aussi rafraîchissant. Il ne fait aucun doute qu’en grand admirateur des territoires surdimensionnés, ce dernier trouve la juste expression pour nous dépayser. Que ce soit sous la neige ou sous un climat plus clément, ce dessinateur croque des paysages qui se veulent un véritable appel au voyage. Au niveau des personnages, la touche de la famille Stalner est toujours bien présente. Les expressions sont efficaces, dans une authenticité charmeuse. Il est à noter également que le tandem de coloristes composé de Bruno Pradelle et Rémy Langlois reste d’une efficience redoutable et donne, à ce titre, une belle profondeur au travail graphique.

Une fin d’histoire aux accents véridiques très bien orchestrée qui ravira les amateurs d’aventures au grand air vivifiant du Grand Nord sauvage.

Par Phibes, le 21 août 2014

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