OR DU BOUT DU MONDE (L')
Laureen

Au début du XXème siècle, Laureen, Irlandaise sans le sou, doit abandonner son enfant à l’orphelinat. Mais un jour, elle reçoit un mystérieux héritage comprenant un manuscrit ainsi qu’un collier inca. Elle décide coûte que coûte de partir à la recherche de ce qui semble être le trésor d’Atahualpa. Mais ce dernier attire très vite d’autres convoitises…

Par v-degache, le 25 février 2021

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Notre avis sur OR DU BOUT DU MONDE (L’) #1 – Laureen

Le scénariste Jérôme Félix (Jusqu’au dernier) s’est inspiré des aventures du chasseur de trésor Philippe Esnos, décédé en 2020, et spécialiste de l’Amérique autrefois espagnole, pour construire son récit qui se déroule au début du XXème siècle.
La jeune Irlandaise Laureen hérite subitement d’un manuscrit ancien rédigé en espagnol, ainsi que d’un collier inca. Les auteurs font alors renaître le sulfureux explorateur Sir Richard Francis Burton, en réalité décédé depuis 1890, auquel Laureen va confier son secret, et qui va la doubler et s’embarquer immédiatement pour l’Equateur, à la recherche de ce qu’il a compris être le trésor de l’empereur inca Atahualpa. La jeune femme décide de le suivre, et va ainsi se retrouver au cœur d’une aventure dangereuse !

Le dessin réaliste du trop rare Xavier Delaporte (Chaabi, La nuit de l’empereur), ainsi que les couleurs de Sébastien Bouët, mettent parfaitement en image cette chasse au trésor, faisant renaître chez le lecteur tout un imaginaire, en partie initié par L’île au trésor de R. L. Stevenson, les récits de Jack London, ou bien encore les explorations du Commandant Cousteau.
J. Félix réinvestit habilement l’expérience personnelle de P. Esnos (Financement de l’expédition par l’orpaillage, compétition ardue et musclée entre chasseurs de trésor, recherche de la cache dans laquelle a été placée une partie de la rançon demandée par Pizarro pour libérer Atahualpa, finalement exécuté en 1533…) en la replaçant en ce début du XXème siècle.

Le trait particulier de Delaporte, et notamment pour le contour et l’encrage des visages, donne beaucoup d’expressivité à ses personnages. La palette des verts de Bouët restitue une jungle vivante et luxuriante, et le coloriste réussit à produire une belle luminosité aux scènes de nuit, urbaines, ainsi qu’à celles se déroulant au plus profond de la forêt primaire.

Ce premier volet de L’or du bout du monde, prévu en 2 tomes, nous donne l’envie de retrouver rapidement nos héros dans cette quête effrénée vers un trésor réel ou fantasmé.

Même à l’heure du tout numérique et des NTIC, cette chasse stimule toujours autant notre imagination, et donnait à Philippe Esnos sa raison de vivre. Cette BD rend un juste hommage à cet homme cultivé et baroudeur, qui fut aussi un passeur de rêves et d’histoires.

Par V. DEGACHE, le 25 février 2021

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